Avant-Première VO: Review Captain America #14

Avant-Première VO: Review Captain America #14

17 décembre 2013 Non Par Comic Box

Avant-Première VO: Review Captain America #14[FRENCH] Captain America est aux basques d’un autre super-soldat, Nuke. Au demeurant on peut croire qu’il s’agit surtout d’une bagarre entre super-patriote, avec en plus la couverture qui fait qu’on se demande si Steve Rogers ne va pas franchir la ligne. Mais à bien y regarder, Remender tisse quelque chose de beaucoup plus fin et profond que ça.

Captain America #14Captain America #14 [Marvel Comics] Scénario de Rick Remender
Dessin de Carlos Pacheco
Parution aux USA le mercredi 11 décembre 2013

Captain America, le patriote américain du consensus, contre Nuke, le nationaliste extrême, lancé dans un délire exterminateur, convaincu que le fait d’être américain et d’avoir souffert l’autorise à tout. Ou en définitive à se réfugier derrière les ordres pour réaliser des atrocités. C’est le modéré contre le fanatique et, à un premier degré de lecture cet épisode n’est pas sans évoquer le combat initial entre Steve Rogers et le Captain America des 50’s, à l’époque de Steve Englehart (d’autant que le Falcon était déjà présent, là aussi). Mais sous ce semblant le scénariste explore des thèmes qui lui sont chers.

En définitive peut-on bâtir la démocratie ou plus largement un « régime du bien » en le construisant sur des mensonges ? On peut penser d’emblée que c’est la leçon que Captain America tente d’enseigner à Nuke mais c’est beaucoup plus subtil que ça. Tout comme Remender posait déjà la question dès ses premiers Uncanny X-Force, avec un Wolverine qui pensait bien faire en assassinant des gens dans le secret tout en le cachant pour « le bien général ». Alors Wolverine et Nuke même combat ? Non, ce n’est pas de ça qu’il s’agit. Mais les paroles de Cap sont mises en parallèles des actes nécessaires. Cap reproche à Nuke de se servir de sa cause de manière hypocrite, pour masque sa douleur. Hors s’il y a bien une série où le héros masque son sentiment de perte à travers ses missions, c’est Captain America (et ce depuis les sixties, quand il portail le deuil de Bucky), avec une vigueur renouvelée ces dernière temps. Le Falcon en rajoute lui aussi une couche. Si on veut la vérité et la liberté, faut-il cacher les actes de Nuke pour préserver l’image des USA ? A ce sujet les héros vont avoir des avis très différents. C’est du pur Remender (aidé par un Carlos Pacheco qui revient aux affaires) mais aussi du pur Captain America… Tout en ne ménageant pas le héros.

[Xavier Fournier]