Avant-Première VO: Review Amazing Spider-Man #16

Avant-Première VO: Review Amazing Spider-Man #16

13 août 2016 Non Par Xavier Fournier

Spider-Man entre dans les préliminaires de Dead No More. Un être cher est aux portes de la mort et voilà qu’on lui propose une solution pour ainsi dire miraculeuse. Bon prince, Peter Parker va néanmoins partager ce remède avec d’autres. Dans l’ombre, le vrai cerveau avance ses pions, multiplie les « retours » et un ennemi majeur du tisseur réalise que c’est sa chance.

Avant-Première VO: Review Amazing Spider-Man #16Amazing Spider-Man #16 [Marvel Comics]
Scénario de Dan Slott
Dessins de Giuseppe Camuncoli
Parution aux USA le mercredi 10 août 2016

Jay Jameson s’est effondré au terme du précédent numéro mais il n’est pas mort. Le voici cloué au fond d’un lit d’hôpital, atteint d’une maladie rare (le scénario de Dan Slott s’évertue à ne pas nous dire ce que c’est, peut-être que cela jouera un rôle par la suite ?). Heureusement pour les Parker-Jameson, la compagnie New U (comme « New You », pas « New Universe ») surgit et propose une nouvelle procédure reconstructrice révolutionnaire. Dans un épisode où il n’y a pas vraiment quelqu’un sur qui taper (bien que Spider-Man ait droit à son moment d’héroïsme), Dan Slott fait preuve d’une technique d’écriture qui tient du métronome, avec les Parker qui sont d’un naturel confiant et J. Jonah Jameson qui est tout le contraire et qui refuse d’abord, sans le réalise, un deal faustien en répondant d’un « Go to hell ! ». Mais bien sûr le héros est un altruiste et l’histoire va rapidement lui donner l’occasion d’aider quelqu’un, de faire passer les autres avant les siens. A ce stade, où le numéro du FCBD nous en a déjà dit beaucoup sur qui manipule Spider-Man et avec quelles méthodes (encore que le port permanent d’un masque laisse planer un doute sur l’identité réelle du « cerveau », quand bien même on utilise son nom civil), Slott la joue fine en montrant un génie du mal qui ne débarque pas de nulle part en se contentant d’un simple « gniark gniark, je te manipule depuis des années ». Au contraire le méchant est tenu de réfléchir, de profiter ou pas des circonstances qui se présentent et pour ainsi dire de réfléchir à voix haute. On est très loin de l’écriture d’un Osborn ou d’un Octopus dans Superior Spider-Man du même auteur, preuve que Slott se démène pour trouver une voix distincte à tous les personnages.

« Let’s give Mr. Parker a taste of how the magic works. »

Par endroits le dessinateur Giuseppe Camuncoli lorgne sur la narration d’un John Romita Jr., mais avec des effets et des expressions qui tireraient plus sur du Ron Garney, à moins que ce soit l’encrage de Cam Smith qui apporte cette impression. Pour rythmer un numéro qui repose pour une bonne partie sur des discussions, Camuncoli n’a guère qu’une scène d’incendie, qu’il transforme en quelque chose de plus dynamique, dans une ambiance de course contre la montre (même si pendant le déploiement de la spider-moto, on a l’impression que l’artiste tâtonne un peu sur le fonctionnement et la représentation des éléments). On a droit aussi à une scène-archétype de Spider-Man, que nous évoque déjà la couverture : Spider-Man avec, au sens figuré, le poids du monde sur les épaules. Pour un numéro de « mise en bouche », avant que les vraies hostilités commencent, c’est plutôt bien trouvé. On appréciera aussi que, de la même manière qu’il scénarise le méchant avec une certaine tonalité, Slott prend la peine de faire de Parler un type qui, s’il est confiant, ne refuse cependant pas de se renseigner quand il a la puce à l’oreille. Et inversement, d’autres personnages font le voyage inverse, montrant une nouvelle fois que la route vers l’Enfer est pavée de bonnes intentions. Avec ce qui se passe à la fin, cependant, on sent que l’entourage de Parker ne va plus pouvoir faire « comme si » et qu’on entre, à priori, dans une phase sérieuse de l’histoire.

[Xavier Fournier]