Avant-Première Comics VO: Review Uncanny X-Men #18

Avant-Première Comics VO: Review Uncanny X-Men #18

15 mai 2019 Non Par Xavier Fournier

Alors que les Uncanny X-Men semblent avoir totalement oublié une mutante qui fit partie de l’équipe pendant de nombreuses années, ils redoublent d’efforts dans leur quête pour mettre fin à toutes les menaces qu’ils géraient jusqu’ici. Mais suffit-il de les mettre hors d’usage ou bien faut-il les éliminer sans la moindre forme de procès ? Là-dessus, les avis diffèrent à l’intérieur du groupe. Et Scott Summers n’a pas fini de perdre des alliés…

Uncanny X-Men #18Uncanny X-Men #18 [Marvel Comics]
Scénario de Matthew Rosenberg
Dessin de Carlos Villa
Parution aux USA le mercredi 15 mai 2019

Est-ce l’annonce officielle que les titres réguliers des X-Men s’arrêteront d’ici quelques semaines en vue d’un relaunch ? Est-ce le fait qu’après plusieurs numéros dessinés par Larroca, la mise en images passe désormais en d’autres mains ? Est-ce que tout simplement on s’habitue au fil des épisodes et que certains chocs opèrent moins ? En tout cas marque comme une perte de rythme dans le run de Matthew Rosenberg. Assurément, cela relève aussi de quelques éléments que le scénariste se garde dans la manche (la perte de mémoire partielle des X-Men, par exemple et certaines manipulations annexes). Mais il y a au bout du compte une accélération qui fait que l’on a du mal à accrocher. Le rythme des morts ou des disparitions et autres démissions au sein du groupe fait que bon nombre de choses peuvent paraître arbitraires et/ou expédiées. A la décharge du scénariste, il doit faire avec un nombre d’épisodes limités pour exprimer ce qu’il a en tête et il procure même une justification sous la forme d’Emma Frost et de Mystique. Les X-Men sont probablement manipulés comme une partie des personnages qu’ils croisent, ce qui explique les rebondissements les moins subtils. Il n’en reste pas moins que certains membres de l’équipe sont débarqués sans ménagement, parfois en l’espace de deux pages, juste parce que la cloche a sonné et que l’heure de la fermeture approche. Bim! Le problème des Marauders est réglé. Mais, double bim ! celui ou celle qui en est le responsable n’a pas le temps de digérer la chose ou de comprendre la portée de ses actes que lui/elle aussi est rayé(e) sans ménagement des tablettes. Triple bim! Avant qu’on ait le temps de digérer les deux choses, on est déjà passé à l’un des frères Summers à qui il arrive un nouveau problème. La situation devient frustrante car soit le sort des personnages concernés vous indiffère (et auquel cas savoir qui meurt ou pas, vous vous en moquez), soit vous en êtes fan… mais à ce compte-là, soyez-prévenus que ce sont des adieux sans emphase, des morts expéditives qui n’ont pas leur petit moment de gloriole. Là où le sort de Rahne avait occupé un épisode entier, d’autres sont « remerciés » sans panache, ni fleurs, ni couronnes…

« Ain’t nobody trying to save anything anymore. »

Et il faut dire qu’il y a une rupture dans la narration visuelle de la série. Larroca parti, c’est donc Carlos Villa qui prend la relève et ce n’est pas lui faire injure de dire qu’il est moins expérimenté que son prédécesseur. Passée une scène marrante avec des méchants de service qui attendent leur métro, dès que le temps passe à l’action, Villa lâche les commandes en ce qui concerne les cadrages et le positionnement des cases. Les images deviennent aléatoires, les plans sont resserrés ou larges au fil des pages sans qu’on s’occupe de savoir s’il s’agit d’un combat ou d’une simple discussion. Sans emphase, la réintroduction d’Emma Frost dans la série, élément qui semble important pour justifier certains choix de Rosenberg, est relayée au rang de boulot de commande. C’est dommage, car on a aussi l’impression que l’élan de la rédemption de Cyclops s’est évaporé.

[Xavier Fournier]