Review : Ant-Man et la Guêpe : Quantumania

Review : Ant-Man et la Guêpe : Quantumania

14 février 2023 Non Par Pierre Bisson

Premier film Marvel de 2023, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania inaugure non seulement l’année mais aussi la Phase 5 du MCU. Le troisième volume des aventures de Scott Lang et la famille Van Dyne nous présente le vilain de la saga du Multivers, Kang le Conquérant. Humour, action et effets spéciaux, les ingrédients du cocktail Marvel fait-il encore mouche ou bien commence à lasser ?

NOTRE BELLE FAMILLE

Tout va pour le mieux pour Scott Lang (Paul Rudd) : il est un sauveur de l’humanité avec les Avengers, il a écrit un best-seller et son couple avec Hope Van Dyne (Evangeline Lilly) est au beau fixe. Seule sa fille Cassie (Kathryn Newton) lui pose quelques problèmes avec des envies d’héroïsme. La jeune fille est cependant très brillante. Avec l’aide de son « grand-père », Hank Pym (Michael Douglas, elle a construit une sorte de GPS pour le monde quantique. Janet (Michelle Pfeiffer) craint ce qui pourrait se trouver dans la dimension où elle a été prisonnière des décennies. Et bien sûr, l’expérience tourne mal et toute la famille se retrouve dispersée dans le « quantumverse ». Vont-ils pouvoir survivre dans ce monde plus qu’hostile ?

MON PÈRE, CE HÉROS

Paul Rudd est l’un des visages les plus importants du MCU depuis le départ de plusieurs Avengers « historiques ». Mais Paul Rudd fait du Paul Rudd. Il faut donc aimer le style de l’acteur pour adhérer à Ant-Man. Face à lui, Kathryn Newton est le visage adolescent de Cassie Lang (après le re-casting du personnage vu dans Endgame). La jeune actrice (découverte dans Freaky) se montre plutôt convaincante et l’alchimie avec Rudd fonctionne. Le rôle est un brin caricatural : l’ado a priori rebelle mais qui est, en fait, une militante pour une société meilleure. Dans les comics, Cassie a une histoire complexe. Néanmoins, dans aucune des versions, elle n’est un « petit génie » comme c’est le cas ici. Après Riri Williams dans Wakanda Forever, il faut croire que la future génération d’Avengers sera bien plus maline que la précédente.

MULTIPLICITY

L’enjeu d’Ant-man et la Guêpe : Quantumania est surtout de dévoiler un peu plus de l’histoire de Kang (Jonathan Majors). Au cœur de la « Multiverse saga », Kang envahit l’écran après le premier acte du film. Le personnage a de multiples facettes dans les comics. Normal quand on peut voyager dans le temps (et parfois les dimensions). C’est « le Conquérant » qui est ici mis en avant. Originaire du XXXIe siècle, il passe son temps à conquérir divers planètes et époques, comme son nom l’indique. La version du MCU semble correspondre à celle des BD. Par contre, pour le lier à l’Homme Fourmi, il se retrouve bloqué dans le Quatumverse après avoir été banni par un groupe contrôlant le flux temporel… et non, ce n’est pas le TVA de la série TV Loki. Jonathan Majors a d’ailleurs incarné pour la première fois un variant de Kang (surnommé Celui qui demeure) dans le dernier épisode de la saison 1 de ce show. Il doit ici se réinventer. Et au vu de l’avenir que lui réserve Kevin Feige et Marvel Studios, on se demande si l’acteur et le public ne vont pas se lasser de Kang et ses autres personnalités… Car oui, il est bien annoncé que « Kang reviendra ». Avec un film qui s’appelle Avengers : the Kang Dynasty, on s’en serait douté ! Et on peut déjà vous dire qu’on le reverra bien plus vite que prévu.

SANS ESPOIR

Si le titre précise que la Guêpe fait partie de l’aventure, on se demande pourquoi Evangeline Lilly fait le strict-minimum dans Quantumania. Certains diront que ses récents propos polémiques ont donné envie à Marvel de ne pas mettre le projecteur sur elle. Mais quand on y pense, Letitia Wright a aussi fait polémique n’a pas écartée de Wakanda Forever pour autant. Ici, il aurait été très facile de couper Lilly au montage s’il avait été nécessaire. Pourtant le film a été tourné/écrit bien avant cette mauvaise publicité et donc c’est bien Peyton Reed et son scénariste Jeff Loveness qui ont préféré mettre en lumière une autre Guêpe : Michelle Pfeiffer. L’actrice assure dans le rôle de la matriarche protectrice. Perturbée par son séjour dans le Quatumverse, elle évolue tout au long de l’histoire et se révèle l’atout majeur du groupe.

EFFETS PAS TRÈS SPÉCIAUX

Le gros bémol, c’est plutôt les effets spéciaux, trop nombreux pour être tous qualitatifs. Certes, la production fait face au défi de situer toute l’action dans une réalité inconnue, quasi désertique, où tout est à créer… On notera dans l’architecture des allusions aux autres projets du MCU (les anneaux de Shang-Chi oui les bracelets de Ms Marvel.) probablement imposées par le cahier des charges de la production. D’autres éléments numériques ont du mal à ne pas déclencher un fou rire moqueur… Oui, Modok, c’est de toi qu’on parle. L’acolyte de Kang est en effet une preuve que la fidélité au matériel d’origine… n’est pas toujours une bonne idée. Visuellement, l’effet grotesque n’est pas vraiment maitrisé. La production aurait pu faire mieux.

Certains crieront au scandale ou à un mélange qui ne prend plus : Si Quatumania est plus proche d’un Thor : Love & Thunder que d’un Wakanda Forever, tout n’est pas à jeter. Kang, tout d’abord, fait une entrée magistrale dans le MCU. Jonathan Majors fait passer la pilule d’un vilain un peu manichéen mais dont le futur semble complexe. OK, les blagues fusent mais c’est Ant-Man, on se doute qu’on ne verra pas une tragédie. Malgré ses errances on ne doute pas que le film pose les bases de sagas importantes à venir, quand bien même ce n’est toujours avec l’adresse adéquate.

Ant-Man et la Guêpe : Quantumania – Réalisé par Peyton Reed, avec Paul Rudd, Evangeline Lilly, Jonathan Majors, Michael Douglas, Michelle Pfeiffer et Kathryn Newton – En salles le mercredi 15 février

[Pierre Bisson]

Crédits photos : © Marvel Studios / Disney