Oldies But Goodies: Superboy #226 (Avril 1977)

28 septembre 2007 Non Par Comic Box

[FRENCH] Pendant les années 50 et 60, la Légion des Super-Héros était un clan de boy-scouts assez ridige. Dans les 70’s, cette tendance s’effaça pour tomber dans l’excès inverse : les membres en place discutaient chaque décision et des héros moins guindés les rejoignaient, y compris une sorte d’indienne de l’espace qui n’apportait pas qu’un look sexy…

A l’époque Paul Levitz (actuel responsable de DC) était le scénariste d’une série qui, même si elle avait perdu des dessinateurs populaires comme Dave Cockrum ou Mike Grell, continuait encore sur une lancée dynamique. La couverture de Superboy And The Legion Of Super-Heroes #226 annonce ainsi en surtitre « introduisant… un beau désastre ». Le désastre en question est une femme ailée aux vêtements vaguement indien, pour laquelle les membres de la Légion se disputent…

A l’intérieur du numéro, quelques-uns des membres classiques (Star Boy et Sun Boy) sont à la poursuite de prisonniers échappés. Ils ont peur que Wildfire, le nouveau leader de la LSH, les tienne responsables de l’évasion. Ouf, avec leurs pouvoirs sur la gravité et la chaleur, ils recapturent les malfrats. Mais ça n’empêche pas que la réunion suivant de l’équipe débute sous de mauvais auspices. La Légion n’a aucune idée de comment capturer les dirigeants de la bande qu’ils n’ont que partiellement capturé dans l’épisode précédent. Voilà le fameux Wildfire qui les rejoint mais le moins qu’on puisse dire c’est que sa méthode n’est pas de les caresser dans le sens du poil. Il leur présente sa solution : une femme ailée (celle de la couverture) nommée Dawnstar. Elle a d’immenses pouvoirs de « traqueuse » (une sorte de GPS vivant) et elle sait s’orienter à travers les étoiles. Elle saura les guider. Et sans perdre de temps Wildfire et Dawnstar s’envolent, laissant le reste de la LSH bouche-bée. Ce n’est tout simplement pas la manière dont on gère les choses d’habitude à la Légion. Habituellement, le groupe tient d’interminables castings (une sorte de « A la Recherche de la Nouvelle Star » avant l’heure) dans lequel il choisit parmi des candidats aux pouvoirs plus ridicules les uns que les autres. En clair, les Légionnaires sont furieux. Wildfire est à peine leader depuis deux jours qu’il les traite comme s’ils étaient ses subordonnés. Au passage on a droit à quelques effets « psychés » du dessinateur Jim Sherman, qui « solarise » Dawnstar quand elle vole dans l’espace.

D’ailleurs ils sont prompts à prendre Dawnstar en défaut. Quand elle les amène dans le vide intersidéral, là où il n’y a aucune planète, ils ne manquent pas d’en conclure qu’elle a échoué. Seule Saturn Girl (parfois nommée Saturna en VF), la télépathe de l’équipe comprends que c’est la fille ailée qui a raison. Les coordonnées ne correspondaient pas à une planète mais à l’endroit où les gangsters de l’espace préparent un raid sur un vaisseau. La Légion s’attaque immédiatement aux bandits et Dawnstar se joint au combat, malgré les protestations des Légionnaires (Superboy compris) qui trouvent que ce n’est pas son boulot. Et comme les gangsters s’enfuient à nouveau, Lighting Lad (un autre membre de la LSH) s’en prend à Dawnstar et Wildfire, leur reprochant d’avoir chargé dans l’action sans avoir pris la peine d’établir un plan. Tout l’épisode se passe ainsi, avec la LSH reprochant continuellement à Dawnstar de se mêler des choses… alors qu’elle se contente de les aider. Mais à chaque fois elle se montre très compétente et à la fin les Légionnaires sont bien obligés de s’excuser pour leur conduite. C’est à elle qu’ils doivent finalement la victoire. Wildfire du coup, n’a plus aucun problème à lui proposer de rejoindre officiellement l’équipe.

Au-delà de l’aspect « conte de fée » (la gentille fille injustement mise à l’écart du collectif puis arrivant à prouver sa valeur), l’arrivée de Dawnstar donne un grain de folie à l’équipe. On pourrait un peu comparer la chose à l’arrivée de Mantis dans les Vengeurs de Steve Englehart, quelques années plus tôt. Entre autres faits d’armes on la retrouverait quelques années plus tard parmi les premiers personnages recrutés dans Crisis On Infinite Earths. Visiblement d’origine amérindienne, elle apporte un peu de variété ethnique à un groupe à qui cet élément faisait farouchement défaut (le principal « membre de couleur » restant Brainiac 5, le garçon hyper-intelligent à la peau verte). Tiens d’ailleurs il était où pendant tout ce temps, le garçon vert ? Il était dans la seconde histoire du numéro (également écrite par Levitz mais dessinée par Mike Nasser), enquêtant sur Pulsar Stargrave. Ce dernier était depuis un moment un ennemi farouche de la LSH sans que l’équipe en sache beaucoup sur lui. Brainiac 5 pense alors qu’il s’agit de son père. Mais après avoir enquêté au péril de sa vie, il découvre, dans cette historiette que Pulsar a pour vrai nom… Brainiac. Il comprend alors que Pulsar Stargrave est en fait son lointain ancêtre, le Brainiac originel (celui qui était ennemi de Superman au XX° siècle). D’un seul coup, Pulsar monte ainsi au grade de menace marquante pour toute la Légion. Brainiac 5 jure alors de tuer cet affront vivant à sa famille, laissant un message à la LSH. Mais ses coéquipiers sont consternés : ils ont juré de sauver toute vie, même celle de Stargrave et ils devront donc le trouver avant Brainiac 5, qui risque d’être exclu de la Légion en raison de cet acte. Entre la création d’une nouvelle Légionnaire au look marquant et une révélation majeure sur l’un de leurs ennemis, cet épisode a tout à fait sa place parmi les étapes marquantes de la LSH.

[Xavier Fournier]