Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D. S07E07

Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D. S07E07

9 juillet 2020 Non Par Xavier Fournier

Après une victoire qui a beaucoup coûté au S.H.I.E.L.D. et a Mack en particulier, le taciturne directeur de l’agence se retrouve piégé en l’an 1982, bien décidé à oublier sa mission. Mais, malheureusement pour lui, un autre agent du S.H.I.E.L.D. est piégé à la même époque : Deke est là lui aussi et il a un plan. Et même plusieurs. L’entrée en matière pleine de pathos cache l’un des épisodes les plus dingues que la série nous a proposé à ce jour.

« Wait! We need a game plan here. »

Qui sont ces gens et où étaient-ils passés ces dernières années ? Non, la question ne s’applique pas aux quelques agents du S.H.I.E.L.D. pour le moins pittoresques que l’on peut croiser cette semaine mais bien aux auteurs frappadingues qui se sont emparés des commandes pour ce qui parait être l’ultime saison de Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D. Dire que les sept premiers épisodes de la saison 7 ont systématiquement été de l’or en barre serait exagéré, c’est certain (on pense en particulier aux deux épisodes liés au Phare, qui avaient quelques longueurs). Mais depuis la fin mai un vent de folie souffle sur cette série où les personnages remontent désormais le temps pour empêcher que leurs adversaires effacent les conditions qui ont permis au S.H.I.E.L.D. d’exister. Mais c’est aussi et surtout un prétexte pour les scénaristes et les réalisateurs pour se fendre de pastiches et de métacommentaires sur l’Entertainment. Rien que le générique version année 70’s valait le détour à lui seul. Après deux épisodes où, on l’a dit, on se demandait si le ton ne s’essoufflait pas un peu, voici une aventure qui isole deux des personnages qui ont sans doute le moins en commun : Mack qui porte le poids des responsabilités (et n’en veut plus) et Deke, l’irresponsable tente de gérer les choses (mais n’est pas spécialement doué pour ça).

Marvel's Agents of S.H.I.E.L.D. S07E07

« Don’t you… »

Niveau clin d’œil et « easter eggs », l’équipe de la série s’en donne à cœur joie avec un ton à la « Electric Dreams » dès les premières minutes. Mais à bien des égards l’épisode commence vraiment quand Mack retrouve Deke dans un bar et découvre ce que son collègue a fait de sa présence en 1982. Et à partir de là c’est presque du non-stop : Deke, sorte de malade mental, a mis au point un plan qui sent les années 80 à fond. Lui et quelques camarades secondaires donnent à la série quelque chose qui évoque aussi bien des séries comme Riptide ou Espion Modèle, ce genre de programmes qui hantaient la Cinq ou TV6 à une certaine époque. Même les cadrages et les enchaînements se mettent à singer cette époque de la télévision. Et ce n’est pas tout. De Max Headroom aux Cylons en passant par les Daleks les auteurs y vont à fond. Jusqu’au nouveau Q.G. du S.H.I.E.L.D. avec ses petites enseignes néons. Par moment c’est tout simplement de la folie furieuse.

Marvel's Agents of S.H.I.E.L.D. S07E07

« Thanks, Mack Daddy. »

On l’a déjà vu en chroniquant le premier épisode de la saison, dans le genre « voyageurs du temps doués pour faire des choses stupides », il semble au demeurant difficile de ne pas faire le rapprochement avec les Legends of Tomorrow et leur tendance à se matérialiser à n’importe quelle époque pour y faire n’importe quoi mais en ayant pris le parti, ces dernières saisons, de dire que c’est fait exprès. Là où cette saison 7 de Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D. l’emporte pour l’instant haut la main, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de revisiter les époques mais les tons qui les accompagnent. Mack et Deke ne sont pas seulement coincés en 1982 mais aussi dans une large portion de la culture populaire. Tout en réfléchissant à voix haute sur l’inconscience qu’il faut pour remonter le temps et risquer de le modifier (prenez ça dans les dents les Avengers), les personnages s’emparent de toutes les références collectives possibles. Deke est le candidat idéal pour se comporter comme un idiot (et finalement aurait sans doute sa place avec les Legends) mais il est mis en équilibre, compensé par la Gravitas de Mack et la volonté d’auteurs qui assument le côté série B. Ce n’est pas Kung Fury, mais par moment on y serait presque (les bandanas, ça aide il faut dire). Curieux de voir où tout cela entrainera les personnages car visiblement les épisodes restants vont décider de la place qu’occupera la série dans « l’Histoire » de l’univers Marvel. Est-ce que c’est parce que c’est la dernière saison, qu’il n’y a plus rien à gagner ou à perdre ? En tout cas les créateurs du show nous régalent d’un truc qu’on aurait aimé voir bien plus tôt dans la série.

[Xavier Fournier]