Avant-première Comics VO: Heroes Reborn #5

Avant-première Comics VO: Heroes Reborn #5

7 juin 2021 Non Par Xavier Fournier

Les Avengers mais aussi la plupart des héros Marvel classiques ont été effacés de l’Histoire, cédant la place au Squadron Supreme, désormais la principale équipe de super-héros sur Terre. Mais quelques personnages commencent à se doute que quelque chose ne tourne pas rond, tandis que le justicier nocturne Nighthawk tente de gérer une révolte à l’asile du coin.

Heroes Reborn #5Heroes Reborn #5 [Marvel Comics]
Scénario de Jason Aaron
Dessin de R.M. Guera et Ed McGuinness
Parution aux USA le mardi 2 juin 2021

Comme Secret Wars ou Civil War en d’autres temps, Marvel aime bien ressortir des noms de sagas anciennes pour exploiter à nouveau le nom pour l’appliquer à des choses qui n’ont qu’un rapport lointain. Heroes Reborn prend donc le nom d’un event des années 90 (les Avengers finissaient sur un autre monde où ils étaient les seuls héros) pour le retourner comme un gant : voilà un monde où les Avengers n’existent pas en tant que tels. En fait, sous le titre, la trame fait plus furieusement penser à… Age of Apocalypse, notamment pour le premier épisode, avec le seul « témoin » restant du monde d’avant joué par Blade, en lieu et place du Bishop d’AoA. Ça, c’est pour la donne de départ. Mais sur les numéros suivants (et donc celui-ci), l’exercice est différent puisqu’il s’agit à chaque fois de faire découvrir un membre du Squadron Supreme, avec une postface de quelques pages où Ed McGuinness s’intéresse à la reformation progressive des Avengers.

« I am become the Night. »

Cette fois le spotlight est mis sur Nighthawk et, avec R.M. Guera qui donne des dessins sombres, c’est loin d’être inintéressant, même si la finalité de l’exercice est un peu limitée. Parce que, disons-le, le fait de jouer avec l’idée que Nighthawk est un peu le Batman de l’univers Marvel, c’est une notion jouée et rejouée depuis les années soixante. Le vrai problème c’est que c’est une « tranche de vie » d’un Nighthawk qui n’existe que dans cet univers, avec une sensation de jeu des sept erreurs marrants quelques pages mais qui vire vite à la rengaine. Le sidekick de Nighthawk est donc mort dans une sorte de remix des morts de Jason Todd et de Gwen Stacy, le Ravencroft Asylum remplace l’asile d’Arkham, le symbiote est un avatar du « Batman qui rit » et ainsi de suite. C’est beau mais un peu vain. Et cela ne « construit » pas réellement le Nighthawk de Jason Aaron, qui redeviendra probablement une autre version dès que les choses rentreront dans l’ordre. A moins d’imaginer que Jason Aaron ait voulu faire une sorte de commentaire « méta » sur certains events DC tels que Future State, on ne voit pas trop à quoi cela sert. Les histoires principales (avec chaque membre du Squadron) ont l’avantage de sortir du moule typique des crossovers Marvel, mais le fait que l’histoire avance surtout avec les back-ups (lesquelles back-ups, mises bout à bout, formeront en gros la pagination d’un annual) on a l’impression que les auteurs et l’éditeur gagnent du temps et diluent un récit qui aurait pu être plus court (ou consacré au « vrai » Squadron Supreme de la réalité 616). Dans le cas présent c’est joli à regarder pour peu qu’on apprécie le travail de Guera mais cela reste un peu « juste » à raison de 4.99$ le numéro.

[Xavier Fournier]