Avant-Première VO: Review Justice League of America Rebirth #1

Avant-Première VO: Review Justice League of America Rebirth #1

9 février 2017 Non Par Xavier Fournier

Fort des événements de Justice League vs. Suicide Squad, Batman décide de monter sa propre League, à partir de personnages laissés pour compte. Justice League of America Rebirth #1 montre donc le recrutement des membres du nouveau groupe, avec un Batman qui énonce à voix haute les principes de cette nouvelle organisation. Mais est-ce que tous ces personnages seront dignes de cette deuxième chance ?

Justice League of America Rebirth #1 [DC Comics]
Scénario de Steve Orlando
Dessins d’Ivan Reis
Parution aux USA le 8 février 2017

Si le concept de seconde chance est à la base du raisonnement de Batman (et à travers lui du scénariste Steve Orlando), c’est en fait déjà la troisième fois en moins de six ans que DC Comics tente d’installer une série-sœur à la Justice League, principale super-équipe de son univers. Mais après un lancement par Geoff Johns et David Finch parti en vrille alors que les auteurs s’en allaient sur Forever Evil, après une série en théorie écrite et dessinée par Bryan Hitch qui s’est brouillée avec les délais et, quelque part au milieu de tout ça des éphémères Justice League International puis Justice League United, la tâche n’est pas aisée. Orlando répond à la problématique en construisant son ensemble à partir de personnalités bien tranchées (quand vous mettez Lobo et Black Canary dans la même équipe) tandis que le line-up lorgne aussi sur des noms en vue dans les séries TV de la chaine CW. Même si ce ne sont pas forcément les mêmes incarnations, on a quand même droit à Black Canary, Atom, Vixen et Killer Frost, autant d’éléments qui sont familiers au public d’Arrow, Legends of Tomorrow ou Flash. Dans le même temps, et de manière plutôt fine, Orlando intègre aussi des traits du Batman actuel du cinéma. Non, pas d’instant « maman se prénommait Martha », mais par contre le scénariste prend comme axe le fait que Bruce Wayne est convaincu qu’il faut s’organiser pour lutter contre une menace future et sa défiance envers les surhommes trop puissants par rapport aux mortels. Bon, la limite de cette logique est que tout en disant cela il « embauche » des personnages comme The Ray ou (surtout) Lobo. Un type qui raisonne qu’il ne peut pas totalement faire confiance à des Superman, Wonder Woman, Flash ou Green Lantern et qui fonce recruter Lobo, c’est quand même cocasse…

« Heroism is a community. »

Là où Orlando la joue plus fine, c’est bien non pas dans les raisons émises par les personnages mais dans la nature même de ces protagonistes. Certains sont cyniques, d’autres innocents… Il y a un choc des philosophies qui est rapidement évident. C’est à dire que même si Green Arrow n’est pas au programme de cette série, il y a quelque chose qui fait écho à la League époque satellite (fin des 70’s/début des 80’s) où un Oliver Queen pouvait taper du poing sur la table. On sent bien que Black Canary, Lobo, Vixen ou Batman ne vont pas toujours voir les choses d’un même œil. Sans parler des « petits nouveaux » qui choisiront sans doute leurs camps. Et c’est là, sans doute, que cette incarnation de la JLA a une carte à jouer, réussissant peut-être sur un terrain que la série Justice League principale a délaissé depuis un certain temps. Il est en effet assez rare que les membres de la JL en place évoquent leur camaraderie, trop occupés à affronter des menaces globales. Si bien qu’en dehors de la « trinité » Sup/Bat/Wonder (et d’une vague amourette entre Flash et Jessica Cruz), on serait bien en peine d’expliquer ce qui rassemble ou ce qui sépare Barry, Simon ou Arthur. L’autre point fort est de faire appel à Ivan Reis, un dessinateur qui a déjà fait ses preuves sur des versions de la Justice League ou sur de gros crossovers (comme Blackest Night). L’ambiance est là, même si l’on sent qu’il cherche encore la manière de s’approprier certains personnages (comme Black Canary, par exemple, qui change un peu de visage au fil de l’épisode). Si certains choix de Batman peinent à vraiment trouver une justification, on avance rapidement pour mettre l’accent sur une communauté de personnages, un réseau de liens. Cela promet non seulement des combats de super-héros au premier degré mais, bien plus intéressant, des vraies confrontations de mentalité. En tout cas l’ambition est là. A charge aux premiers numéros de la série régulière de nous prouver que le défi est relevé.

[Xavier Fournier]