Arrow S05E08

Arrow S05E08

1 décembre 2016 Non Par Xavier Fournier

Cette semaine, outre un crossover impliquant Flash, Supergirl et les Legends of Tomorrow, Arrow passe le cap du 100ème épisode de la série. L’occasion pour les auteurs de réutiliser bon nombre des personnages des premiers temps du show, tout en faisant par ailleurs avancer l’intrigue et en faisant appel aux recrues plus récentes…

Les fantômes du passé

Green Arrow, Speedy, White Canary, Atom et Spartan ont été enlevés par les Dominators à la fin du dernier épisode de Flash. Ceux qui sont restés derrière s’efforcent donc de les retrouver. Du coup Cisco débarque dans l’antre de l’Arrow Team et fait la connaissance de Mister Terrific, Ragman et Wild Dog, ce dernier ayant plutôt la dent dure contre tout ce qui représente les métahumains. La gestion des personnages est plutôt bien menée car même si on ne prend guère la peine de nous expliquer où des Firestorm et des Heatwave sont passés, le turn over fait qu’il y a de la place pour parler des jeunes alliés d’Oliver Queen (la plupart, en tout cas, Artemis n’étant pas de la partie). La situation a l’avantage d’accorder de l’attention à tout le monde, chacun son tour. Avec des différences de niveau cependant : si Mister Terrific se liquéfie en rencontrant certains autres héros et si Ragman se borne au minimum syndical, Wild Dog est d’une certaine manière l’expression d’un certain raisonnement, une méfiance envers les métahumains, méfiance à laquelle Théa/Speedy fera écho quelques scènes plus tard, en expliquant ouvertement que dans un univers où existent des gens comme Flash et Supergirl, on peut se demander en quoi des justiciers armés de flèches ou de revolvers pourraient faire la différence. Et c’est une partie majeure de l’épisode : à quoi ressemblerait le monde si Oliver Queen n’était pas devenu Arrow, ne s’était pas échoué sur la fameuse île ?

Arrow S05E08

« That wasn’t kung-fu ! »

A défaut de faire son propre Flashpoint, Oliver Queen se retrouve dans une position émotionnellement aussi lourde. C’est à dire que les Dominators ont piégé leurs captifs dans une sorte de réalité virtuelle ou de rêve partagé, le temps de les examiner tranquillement. Dans ce « monde idéal », Oliver n’a jamais perdu son père, n’est pas partir sur une île devenir un super-archer et sa famille reste unie. Même chose chez les Lance, ce qui permet, on le comprendra, de retrouver une brochette d’acteurs qui ne font plus partie des regulars (aussi bien parmi les amis que les ennemis) de la série depuis belle lurette. Pour un 100ème numéro, se poser la question (au moins à un niveau symbolique) de savoir ce qui se serait passé sans les 5 saisons écoulées n’est pas idiot. Et, comme dit pour Wild Dog, il y a aussi en toile de fond une autre interrogation : Arrow a débuté quand il n’y avait plus une seule série TV DC à l’écran. On est parti pratiquement de rien. Est-ce que la série TV est toujours pertinente, maintenant qu’elle est rejointe par des shows où les superpouvoirs sont légion ? Oui, tant qu’on se repose sur les personnalités en jeu, semble nous répondre l’épisode. Encore que Ray Palmer/Atom fasse un peu tapisserie. Bien sûr, on n’échappe pas à quelques clichés. Parfois ils sont voulus, assumés (difficile de ne pas penser au meurtre de Crime Alley et à l’origine de Batman dans une des scènes). A d’autres moments, les lieux communs semblent plus « subis » que voulu. Comme, par exemple, quand une civilisation avancée se donne beaucoup de mal pour enfermer ses prisonniers dans un monde d’hallucinations… mais ne vas pas penser une seconde à leur attacher les mains. On se souviendra aussi que c’est la même civilisation qui possède une technologie pour contrôler mentalement les gens, ce qui serait encore plus fort puisque cela enlèverait aux prisonniers toute volonté de s’échapper, sans le moindre libre arbitre. Les aliens prennent d’un coup une allure d’amateurs dont les héros se jouent bien facilement. Pour autant il y a certaines touches intéressantes, comme l’idée que certains protagonistes pourraient préférer l’autre monde au réel… et y rester. Globalement les fans d’Arrow seront contents de retrouver pratiquement tous les anciens de la série (quand bien même dans un rôle statique, pour certains d’entre eux) à l’occasion de cet anniversaire.

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« So you’re one of them, a metahuman… »

Puis il y a l’autre versant de l’épisode, la partie « action dans le réel », pour laquelle les trois élèves d’Oliver Queen rejoignent Flash et Supergirl sur la piste d’une super-vilaine qui détient la technologie nécessaire pour pister les disparus. Pour le coup les auteurs auraient sans doute été mieux inspirés d’utiliser un personnage déjà bien installé dans la mythologie CW que passer par cet ajout un peu factuel et vite oublié. Et quand bien même Flash et Supergirl sont des séries moins sombres qu’Arrow, ceux-là s’éclatent tellement qu’on aimerait qu’à un moment quelqu’un leur rappelle que la vie de leurs amis est en jeu et que le moment n’est pas à la déconnade. En bout de course, Steel (absent des évènements de Flash) est lui aussi aperçu, ce qui qu’a vu de nez la saga doit impliquer aux alentours d’une vingtaine de super-héros, remplissant sur ce point son objectif. Le centième épisode d’Arrow frustrera sans doute certains spectateurs puisqu’une partie se passe dans un « rêve ». Il y a de l’action, pourtant, et une dose certaine de combat. L’épisode se laisse plus une plus grande portée intimiste, rétrospective, qu’on pourrait le croire dans le cadre d’un crossover, preuve que la personnalité du show ne disparait pas dans un grand tout. Peut-être que le regret qu’on peut avoir c’est le manque apparent de retombées. Mais les auteurs ont sans doute ménagé des choses pour le prochain épisode d’Arrow, qui marquera la mi-saison.

[Xavier Fournier]

Arrow Saison 5 / Disponible dès le lendemain de la diffusion US en version originale sous-titrée sur MyTF1 VOD et sur l’iTunes Store.