Walking Dead S09E09

Walking Dead S09E09

11 février 2019 Non Par Xavier Fournier

Après sa pause de mi-saison, Walking Dead reprend son cours en 2019. On avait laissé une partie du casting dans un cimetière, aux prises avec les Chuchoteurs et leur horde. Si les héros ont déjà payé le prix, ce n’est pas la résolution du cliffhanger (vite expédié) qui occupe l’épisode mais la première prise de contact réelle avec ces gens qui marchent avec les morts. Et puis, aussi, la question de savoir ce que Negan va faire de sa liberté toute nouvelle.

Walking Dead S09E09

« Keep moving! »

C’est sans doute un moment important pour la série TV Walking Dead. Le début de la saison a été marqué par la disparition de Rick, l’escamotage de Maggie et un saut dans le temps. Si les épisodes qui ont immédiatement suivi ces bouleversements ont tenu le public en haleine, c’est maintenant que l’on va voir si les audiences se maintiennent sur le moyen ou long terme, alors que d’autres acteurs centraux continuent d’annoncer leur départ de la série dans les mois à venir (comme, tout dernièrement, Danai Gurira/Michonne). La question se pose donc de savoir si le public va accepter les départs et la montée en puissance de figures nouvelles. Est-ce que la greffe de l’ère « Judith Grimes » va prendre ? Il faudra quelques semaines encore avant d’en être certain mais pour l’instant il n’en demeure pas moins que cette neuvième saison fait preuve de qualités de réalisation et de production qui étaient absentes au moins les deux dernières années. Il y a un regain dans la qualité d’image, une volonté d’en revenir aux couleurs et d’épouser réellement le côté western post-apocalyptique (ici il suffit d’entendre le type de bande-son pour certaines scènes avec Negan). Pour autant ceux qui regardent Walking Dead surtout pour des batailles épiques rongeront leur frein sur cet épisode de redémarrage. La bataille dans le cimetière est vite expédiée (essentiellement quelques secondes) et l’essentiel de l’épisode (à part une scène d’embuscade) voit Michonne et sa clique tenter de ramener la dépouille d’un ami jusqu’à la colline. Et tandis qu’eux font le chemin dans un sens, un certain Negan semble s’éloigner de la civilisation.

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« On croyait avoir fait un truc bien. »

Car oui, l’ex-leader des Saviors a quitté sa cellule au terme de la première moitié de saison, traversant les rues d’une Alexandria qui n’a pas l’air très préparée en termes de garde nocturne (ce qui, à la suite des événements des saisons précédentes, parait compliqué à avaler). Enfin si, Negan a l’occasion de croiser une seule personne avant de prendre la poudre d’escampette, bien décidé à reprendre sa place au sein de sa communauté précédente. On l’a dit, Walking Dead joue gros avec la disparition, peu à peu, de plusieurs visages principaux. Le retour à l’air libre de Negan, personnage de caractère s’il en est, apporte un regain d’intérêt. Même si c’est un Negan marqué par des années de détention et qu’il lui faut réapprendre à neutraliser du zombie et, plus important, trouver ce qu’il veut désormais faire de sa vie. Le débat est interne, tandis que l’évadé traverse certaines scènes qui pourraient presque paraître bucoliques et en profite même pour faire ses courses. Mais le parcours est intéressant pour permettre de rendre à Negan un degré d’imprévisibilité. Comme toujours, l’interprétation de Jeffrey Dean Morgan porte vraiment le personnage.

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« No more bullshit! »

Ce qui est parfois déstabilisant, c’est que Walking Dead n’avait pas terminé son inventaire des relations des uns et des autres après le « saut dans le temps » et avant la mi-saison. Si bien que les scénaristes continuent à nous donner quelques petits « biscuits » de ce côté-là. Parfois, tandis qu’on suit ce qui passe à la Colline ou à Alexandria, les quelques morceaux de phrases pour nous informer qu’untel et untel sont désormais un couple (ou qu’il y a pu avoir une relation commune passée entre deux autres personnages) viennent un peu comme une complication. On sort de l’intrigue principale pour repartir dans ces explications et si, dans l’épisode présent, cet effet diversion n’opère que sur une ou deux scènes, on sent bien qu’avec tous les non-dits et les choses à peine abordées (le sort de Maggie par exemple) quelques épisodes de justification ou de flashback restent à prévoir. Alors que d’une certaine manière on est plutôt curieux d’avancer sur les choses nouvelles, tels que les Chuchoteurs. D’ailleurs dans cet épisode les survivants de la Colline et d’Alexandria commencent à prendre la mesure de ces attaquants masqués, en constatant ce qu’ils peuvent faire ou ne pas faire. Qui plus est, un personnage du camp adverse, connu des fans de comics, commence aussi à donner quelques explications, tandis qu’on continue de constater à quel point Henry est le « nouveau Carl » (comprenez que le fils adoptif de Carol reprend des intrigues associées au Carl adolescent des comics).

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« I’m a kid, asshole! »

Devenue un personnage à part entière alors que pendant huit ans elle a été essentiellement un poids mort muet que les adultes se repassaient, Judith Grimes personnifie bien la nouvelle donne de Walking Dead. Sa manière d’imiter son père et son frère se conjugue avec un parfum de nouveauté et même d’innocence : quelqu’un qui n’a connu que ce monde mais qui, pour autant n’est pas blasé. Elle forme surtout avec un autre personnage de la série une sorte de tandem à l’alchimie immédiate. Par moment, on se dit qu’on pourrait oublier tous les autres et suivre ces deux-là, rien qu’eux deux, dans une série à part entière tant leurs caractères s’affrontent et se complètent. On trouve beaucoup de dialogues dans cet épisode (Negan en vient même à se parler à voix haute pour lutter contre la solitude). Et certains spectateurs seront dans doute un peu dérouté par le sort, au premier degré, de Negan, se disant que si c’était pour faire ça au final… Mais au-delà des apparences ce neuvième épisode pose bien la nouvelle problématique qui va animer (au moins) cette seconde moitié de saison. Une reprise pas forcément spectaculaire (ou moins, en tout cas, que certains épisodes vus à l’automne) mais qui travaille sur les caractères et sur une pression sourde.

[Xavier Fournier]