Avant-Première VO: Review Thanos #1

Avant-Première VO: Review Thanos #1

18 novembre 2016 Non Par Xavier Fournier

Thanos a délaissé son empire. Obsédé par la Terre et ses héros, il est maintenant dépassé sur son propre terrain par ses anciens fidèles ou même par son fils. Mais Thanos revient, prêt à reprendre les choses en mains. Encore que Jeff Lemire et Mike Deodato Jr. lui réservent un twist

Avant-Première VO: Review Thanos #1Thanos #1 [Marvel Comics]
Scénario de Jeff Lemire
Dessins de Mike Deodato Jr.
Parution aux USA le mercredi 16 novembre 2016

Que fait Thanos quand il n’est pas lancé à la course après un Cube Cosmique ou un Gant de l’Infini ? Normalement il serait replié dans son vaisseau géant, en train de planifier sa prochaine offensive. Mais on en arrive à un point où ces dernières années ont considérablement sculpté l’environnement du « Titan Fou ». Infinity nous a présenté ses lieutenants et puis, au bout du compte, son fils survivant. Et inversement Civil War II nous a montré Thanos s’attaquant seul à la Terre, on ne sait trop pourquoi. Jeff Lemire fait la synthèse de tout ça, de tous ces ajouts « hors Starlin » pour mieux ramener le personnage dans une position où il doit réfléchir à sa propre situation, à son propre destin. Et – du peu que nous dit cet épisode – c’est une alliance parfaite, dans le sens où Jeff Lemire aime à travailler sur la sensation de décrépitude, sur des personnages arrivés en bout de route ou contemplant leur propre fin. Sous le couvert de « j’ai bien relu les derniers crossovers auxquels Thanos était associé », on débouche sur une position scénaristique qui, à ce stade, n’est pas si éloignée du Thanos nihiliste mais « romantique » de Starlin.

« And so, Thanos takes his throne back. »

Mais la claque première, à la lecture du numéro, elle vient d’un Mike Deodato qui a consciemment travaillé sur son propre style. Non, l’artiste ne cherche pas à se faire passer pour Jim Starlin. Mais il s’amuse à lui emprunter une mise en page à base de cases formant un tout, un rythme. Mais dans la manière de représenter l’image, les ombres, les traits, Deodato se réinvente, sort de sa routine comme s’il était en train de travailler sur un creator-owned et avait décidé d’envoyer les watts, clairement très motivé par ce projet. Deodato est un dessinateur très régulier, ce qui les avantages de ses inconvénients : Si vous lui demandez de dessiner un épisode des Avengers ou un numéro de Wolverine, vous savez à quoi vous attendre, parfois à l’ombre près. Mais en jouant sur les cases et sur ses propres masses de noir, Deodato retrouve ici une capacité à surprendre, peut-être parce qu’il s’agit plus d’un comic-book de Science-Fiction que d’un énième combat entre super-héros. Ce n’est que le premier numéro et il reste encore des promesses à tenir, mais c’est un Thanos qui, sans trahir ses bases, n’en est pas moins tonique.

[Xavier Fournier]