Avant-Première VO: Review Terrifics #1

Avant-Première VO: Review Terrifics #1

28 février 2018 Non Par Xavier Fournier

Dans le New Age of Heroes de DC Comics, les Terrifics sont un contre-emploi puisque, si l’équipe est nouvelle, chacun des quatre héros la composant est connu de longue date (ou est une variation de quelque chose qui existe depuis des lustres). Mais là où une bonne partie des séries qui semblent émerger du crossover Metal n’ont qu’un lien ténu, Mister Terrific et les autres s’aventurent dans la Zone Négat… euh dans le Dark Multiverse.

Terrifics #1Terrifics #1 [DC Comics]
Scénario de Jeff Lemire
Dessins d’Ivan Reis
Parution aux USA le mercredi 28 février 2018

Jeff Lemire est de retour chez DC et il utilise deux figures de style qu’il connaît bien : utiliser des archétypes de super-héros mais aussi les emprisonner dans des limbes pour forger un esprit de groupe. Sorti de là ses Terrifics font, il faut le reconnaître, à un certain quatuor de Marvel mais en se gardant un large répertoire de valeur ajoutée. C’est à dire que, oui, Mister Terrific a beau ne pas avoir le corps élastique, des rapprochements peuvent être faits avec Mister Fantastic. Metamorpho n’a pas attendu Lemire pour faire preuve d’une personnalité à la Ben Grimm et l’alchimie (jeu de mots offert) est immédiate avec ce trickster qu’est Plastic Man. Ils ne sont pas la Chose et la Torche, mais on retrouve une camaraderie/chamaillerie digne de Grimm/Storm. Pour Phantom Girl, il est trop tôt pour tirer des plans sur la comète et savoir de quelle façon elle s’approche ou s’éloigne de Sue Richards. L’important c’est que la série démarre sur des chapeaux de roue et de manière enjouée. Vous n’attendrez pas un arc de six épisodes avant de voir l’équipe se former. En quelques pages Lemire fait le job et fait comme une déclaration d’intention de la série : une redécouverte du sens du fun. Là où Damage nous apparaît, à ce stade, comme une décalcomanie placide de Hulk, les Terrifics cherchent à récréer un certain esprit super-héroïque qui va au delà de « Je te prends quatre héros et on n’aurait qu’à dire que ce sont les Fantastiques. » Lemire ramène de la vie aux principaux personnages : l’utilisation de Metamorpho et de Plastic Man a été minimale depuis avant 2011, on les ressort et on s’y intéresse. Mister Terrific, même s’il a eu droit à sa courte série et à une longue ballade sur Earth 2 n’a pas décidé de grand-chose. En quelques pages, Lemire nous rend un Terrific sur de lui-même, leader naturel, tel qu’on ne l’avait pas vu depuis la grande époque de la JSA. Phantom Girl, c’est quelque chose de plus vague à ce stade, mais quelques phrases l’installent aussi. On a au bout du premier épisode un collectif organique et intéressant.

« There should be no life from the multiverse left in this place. »

Une des forces de cet épisode est le dessinateur Ivan Reis (Green Lantern, Blackest Night, Aquaman…) et on peut déjà presque regretter qu’il soit promis à un bref passage sur ces Terrifics (pour aller œuvrer avec Bendis sur Superman) tant il amène des choses et en particulier une certaine qualité humoristique. Bien que formellement différent d’un Alan Davis, Ivan Reis est comme lui capable de dessiner des scènes d’action tout en conservant à ses personnages comme un petit sourire en coin. De tous les titres du New Age of Heroes lancés à ce jour, The Terrifics est le plus dense. On y explique, par exemple, ce que Plastic Man pouvait bien faire déguisé en œuf Kinder pendant Metal et on s’intéresse littéralement aux cadavres dans le placard du Dark Multiverse avant de partir totalement sur autre chose. Jeff Lemire est animé par une véritable « vista » qu’Ivan Reis sait parfaitement mettre en forme. Espérons que dans les mois à venir les prochains dessinateurs sauront tenir le cap.

[Xavier Fournier]