Avant-Première VO: Review Supergirl: The Fastest Women Alive

Avant-Première VO: Review Supergirl: The Fastest Women Alive

22 juillet 2017 Non Par Xavier Fournier

Autre comic-book publicitaire par DC Comics à l’occasion de la San Diego Comic Con, Supergirl: The Fastest Women Alive est sponsorisé par Snickers. Mais le placement de produit est ici minime, quand bien même forcé, puisque la marque ne dispose pas réellement d’une mascotte à glisser dans ces pages. Tout l’intérêt de la chose revient donc vers ses racines « comics », à savoir le retour de Jesse Quick et une figure de style connue, la course entre des membres des « familles » Flash et Superman pour déterminer qui est plus rapide.

Supergirl: The Fastest Women Alive [DC Comics]
Scénario de Stuart Moore
Dessins de Paco Diaz
Parution aux USA le mercredi 19 juillet 2017

Il y a cinquante ans cette année DC Comics (ou plutôt le scénariste Jim Shooter, supervisé par l’éditeur Mort Weisinger) décida de mesurer deux de ses héros dans les pages de Superman #199. Mais il ne s’agissait pas d’une épreuve de force. Au contraire on organisa la première course entre Superman et Flash, cas de figure reproduit maintes fois dans les années suivantes parce qu’il y avait toujours un élément perturbateur qui faisait qu’on n’avait jamais vraiment la sensation que la question avait été tranchée. En 2017, à l’occasion de cette revue gratuite, on remet le couvert mais cette fois-ci avec des super-femmes. Dans le cadre d’un gala de charité sponsorisé par Snickers, Supergirl et Jesse Quick acceptent à leur tour de faire la course. Si l’on juge de l’évènement sous le seul angle de la continuité des comics, cette « affiche » a de quoi surprendre car les deux héroïnes n’ont pas franchement le même niveau de notoriété mais en prime, à part un bref retour à l’occasion de Convergence, Jesse Quick ne fait plus partie de la continuité de DC depuis 2011. Mais si on prend en compte ce qui passe à la TV dans les séries TV de CW, la situation s’éclaire un peu plus. D’un côté Supergirl a sa propre série télévisée et Jesse, sans avoir droit à cet honneur, est un personnage très régulièrement utilisé dans celle de Flash. En fait, en dehors de Supergirl, Jesse est la principale femme à superpouvoirs utilisée dans l’univers TV de DC… Ce qui surprend, c’est qu’une nouvelle fois les auteurs profitent de ce travail de commande pour se permettre des choses qu’on leur refuse dans les comics habituels. C’est à dire qu’au lieu de produire une histoire dans la continuité de la TV, avec une Jesse Quick que connaissent les téléspectateurs, Stuart Moore et Paco Diaz ont décidé de n’en faire qu’à leur tête et de ramener la version classique.

« Hey! Wait for me! »

C’est assez léger à lire. Mais « léger » dans le bon sens du terme, avec un récit qui ne prétend pas être autre chose qu’une sorte de pause ludique et un certain côté « Silver Age » (la filiation lointaine avec Superman #199 explique sans doute cela). Bien sûr, Moore et Diaz trouvent le moyen de s’en sortir sans véritablement établir laquelle des deux héroïnes est la plus rapide mais ce n’est pas vraiment l’enjeu. Les personnages s’amusent et les auteurs aussi. Du coup on a droit à une sorte de contexte hybride, où ce sont clairement les versions actuelles de Superman, Flash et Supergirl (les designs des costumes en témoignent) mais où Jesse est pourtant identifiée comme membre de la Justice League (ce qu’elle n’est plus depuis 2011), avec son costume classique. Pour le coup, si DC voulait réutiliser les planches (ou la superbe couverture d’Ivan Reis) d’ici quelques années, il suffirait de gommer les mentions de Snickers et cela passerait parfaitement. A part une utilisation de barre chocolatée vers la fin, cela donne une idée de la non-importance de la présence de la marque. On peut être pour ou contre le principe des comics sponsorisés. C’est souvent rageant de tomber sur des pubs en forme de BD quand on lit un comic-book (récemment, d’ailleurs, le cas s’est présenté pour Snickers). Mais la pratique des comics publicitaires, façon cadeau Bonux, remonte à plus d’un demi-siècle. La plupart du temps, ce n’est pas vraiment intéressant. On a l’impression de lire une version diluée des choses, un peu comme si l’on comparait la Justice League et les Super Friends (ce qui explique que normalement nous leur accordons ici peu d’attention). Par contre il est saisissant de voir comment, sur les derniers projets (ce Supergirl mais aussi les comics liés à KFC) les scénaristes utilisent des concepts qui leur semblent désormais hors de portée dans les BD habituelles de l’éditeur. Du coup, cela devient un collector sympa pour les fans de Supergirl ou de Jesse.

[Xavier Fournier]

PS: au passage, Guy Major, qui colorise ce fascicule (mais que l’on peut aussi retrouver à l’œuvre entre autres choses dans les comics récents de James Bond) se retrouve dans le besoin pour faire face au traitement médical de son épouse, alors que l’industrie des comics n’offre pas de protection sociale digne de ce nom. Un financement participatif pour lui venir en aide a donc été lancé à cette adresse pour lui venir en aide. A vous d’être, à votre tour et si vos moyens vous le permettent, des super-héros…