Avant-Première VO: Review Skybourne #4

Avant-Première VO: Review Skybourne #4

11 juillet 2017 Non Par Xavier Fournier

Frank Cho s’amuse beaucoup sur cette minisérie consacrée à une fratrie d’immortels tueurs de monstres. Depuis ses débuts il y a quelques mois elle est tout bonnement imprévisible, avec des personnages parfois sacrifiables alors que l’on se faisait à eux et… pas très compétents malgré leur destiné. Thomas Skybourne doit tenir tête à une horde de monstres, dragons, sirènes et autres licornes, autant de créatures libérées par Merlin. Sauf que Thomas n’est pas au top et va de surprise en surprise. Cho se déchaîne…

Skybourne #4 [Boom! Studios] Scénario de Frank Cho
Dessins de Frank Cho
Parution aux USA le 5 juillet 2017

On catalogue souvent Frank Cho dans la catégorie « dessinateur de pin-up ». Bien entendu, c’est avec sa participation active. Il ne rechigne jamais à représenter une poitrine opulente de She-Hulk, la cambrure d’une Spider-Woman et ses gags sur Spider-Gwen ont pu faire parler. Mais là, avec Skybourne, Cho nous rappelle, s’il était besoin, qu’il n’est pas simplement ça. Et qu’au besoin il peut faire dans l’humour potache mais en utilisant un angle totalement différent. Skybourne, c’est avant tout un scénario à tiroirs, avec une belle tueuse de chimère qui occupait l’essentiel du premier épisode avant d’être tuée et que, surprise, on réalise qu’elle n’était sans doute pas le personnage principal. Le deuxième numéro se concentrait sur le recrutement de son frère, Thomas, pour la remplacer. Sauf que le dit-Thomas est rouillé, n’ayant pas pratiqué depuis des décennies. Il a fallu l’entrainer à nouveau, au moment même où les créatures emprisonnées depuis des siècles par les Skybourne sont libérées de leur prison par le mage Merlin. Et là, selon les clichés des comics, on pouvait s’attendre à ce que Thomas se révèle, qu’il montre de quoi il était capable, qu’il (re)devienne l’élu. Sauf que non. Il n’est toujours pas bon à grand-chose et doit sa vie à une sorte de running gag qui s’étend sur tout ce quatrième épisode et avec un nouveau twist qui fait que, décidément, alors qu’il ne reste plus qu’un épisode à venir, on se demande si c’est lui la vedette et si les choses ne vont pas être une nouvelle fois retournées avant la fin… En fait Thomas Skybourne me fait penser au côté fébrile d’un John McClane dans les premiers Die Hard, la compétence en moins. Mais c’est voulu par l’histoire et cela fait partie de son capital de surprise.

« Should we shoot ‘em ? »

Niveau dessin, c’est du Cho. Du bon Cho et même en un sens du Cho « sage ». En dehors de quelques plans de sirènes aperçues de loin, il n’y a qu’une case où une jeune femme traverse la vapeur. Si vous étiez venus pour vous rincer l’œil, vous pouvez retourner dans la production plus mainstream de l’auteur. Ici, ce n’est pas le propos. Par contre, avec un style semi-réaliste, détaillé, qui donne vie de manière crédible à d’énormes dragons, Frank Cho retrouve ici l’humour tordu qu’on l’a déjà vu utiliser sur des projets comme Zombie King (qui se distinguait par une case montrant une vache sodomisée par un mort-vivant). Skybourne #4, c’est donc sage en ce qui concerne la représentation des seins, des fesses et des sexes. Mais soyez prévenu, ce n’est pas pour autant que l’artiste est démuni au moment d’ironiser. Les fans de licornes risquent d’être surpris. Globalement c’est une série atypique, qui ne ressemble pas à grand-chose qui parait en ce moment, avec une tonalité très « cinématographique » (cela ferait d’ailleurs un bon film, même si je doute que tout soit montrable à l’écran). Si l’ultime épisode à venir sait maintenir le cap, voici une mini qu’il fera bon relire d’un coup, en TPB ! Vous souhaitez des choses différentes ? En voici une, indéniablement.

[Xavier Fournier]