Avant-Première VO: Review Red Hood & The Outlaws #8

Avant-Première VO: Review Red Hood & The Outlaws #8

12 mars 2017 Non Par Xavier Fournier

Alors que l’historique de Wonder Woman est en pleine refonte grâce à Greg Rucka et que l’existence de Donna Troy, du côté des Titans, génère son lot de questions, n’oublions pas qu’il existe une troisième amazone dans la nature, Artémis, désormais membre des Outlaws. Si les dieux ont décidé de caché l’ile des Amazones, alors que fait la guerrière rousse dans le monde des mortels ? La réponse commence ici…

Red Hood & The Outlaws #8 [DC Comics]
Scénario de Scott Lobdell
Dessins de Kenneth Rocafort
Parution aux USA le 8 mars 2017

En 2011, Scott Lobdell avait la dragée haute et écrivait trois à quatre séries pour le nouveau régime de DC. Depuis, cette position s’est réduite, en particulier après que ses Teen Titans et Red Hood & The Outlaws aient été mollement reçus, passés les premiers mois. Et surtout avec une utilisation assez hasardeuse de Starfire en alien déficiente. On n’aurait pas franchement parié le revoir sous la bannière Rebirth. Pourtant, il a changé les règles (un peu forcé, il est vrai par le fait que les 2/3 des personnages aient été réquisitionnés par d’autres séries). A l’origine, Red Hood & The Outlaws était une version « dark » (ou tout moins « cynique ») des Titans. Post-Rebirth, les Outlaws de Lobdell sont plutôt un équivalent tordu de la Trinité (Batman/Superman/Wonder Woman), Jason Todd ayant perdu la compagnie d’Arsenal et Starfire mais gagnant celle de Bizarro et d’Artemis, donc, personnage dont on avait perdu la trace depuis la refonte de 2011. Sauf que… sauf que dans les pages de Wonder Woman Greg Rucka s’est offert un droit d’inventaire : les souvenirs de Wonder Woman depuis son départ de l’île des Amazones seraient un leurre, une machination des dieux pour mieux cacher les guerrières aux yeux d’Arès et de quelques autres menaces. Si bien que l’idée générale est qu’aucune amazone n’a remis les pieds parmi les mortels depuis l’antiquité. On aura compris que, par conséquent, la question est de savoir ce qu’Artemis fait là et – en parallèle – qu’est-ce qu’il subsiste des liens houleux entre Wonder Woman (d’avant le reboot de 2011) ?

« If you are hitting on me I’ll punch you in the head. »

Artemis (qui dans son costume post Rebirth fait décidément penser à la Glory de Rob Liefeld) est rattachée à la mythologie de Wonder Woman. La question de ses origines est donc un point d’intérêt pour le lectorat de Diana… qui pourrait être un peu « repoussé » par des prises de positions antérieures de Red Hood & The Outlaws (par exemple le traitement de Starfire). En fait, l’arc Who Is Artemis qui commence ici est assez « reader friendly », autocontenu. Si vous ne faites pas partie du public habituel des Outlaws, vous ne serez pas spécialement perdus, toutes les explications nécessaires sont bien sur la table. Pour quelque chose qui se veut un « prologue » de l’arc, il est même étonnant de voir Lobdell et Rocafort en raconter autant d’un coup. Pas de faux-fuyants se voulant « mystérieux », on est directement dans le vif du sujet. Le scénario tire bénéficie du fait que dans l’univers DC antérieur on ne trouvait pas des Amazones que sur l’île. Mais plus encore, on installe la vie privée de l’amazone rousse. Là pour le coup les auteurs jouent dans le registre du sous-entendu plus que dans l’explicite mais la chose laisse peu de place au doute. Dans le même temps, la naissance de l’antagonisme entre Artemis et Wonder Woman est également mis en place. Même si le dessin de Rocafort est écrasé par une mise en couleurs bien trop massive, l’épisode à cet avantage qu’il répond aux grandes questions liées à l’amazone rousse. Qui est-elle ? Quelle est son origine ? Sa mission ? Tout est là-dedans et n’oblige pas forcément à se taper un arc entier pour avoir des explications. Ce n’est pas un numéro superbement bien écrit mais en terme d’utilité dans la progression du personnage, il tient ses promesses.

[Xavier Fournier]