Avant-Première VO: Review Kick-Ass #1

Avant-Première VO: Review Kick-Ass #1

15 février 2018 Non Par Xavier Fournier

Mark Millar et John Romita Jr. relancent Kick-Ass… Mais cette fois tout a changé, du sol au plafond. Quelqu’un d’autre que Dave reprend à son compte la tenue verte. Il y a une nouvelle Kick-Ass en ville et les deux auteurs nous racontent ici pourquoi et comment quelqu’un décidé de marcher dans les pas du personnage bien connu, tout en étant son opposé. Ce n’est plus Kick-Ass mais c’est encore Kick-Ass, si si…

Kick-Ass #1Kick-Ass #1 [Image Comics]
Scénario de Mark Millar
Dessins de John Romita Jr.
Parution aux USA le mercredi 14 février 2018

Kick-Ass, c’était jusqu’ici l’histoire d’un adolescent pas très futé qui s’essayait à jouer les super-héros et qui était dépassé par sa réputation, héritant à la fois d’une admiration surdimensionnée de la part d’Hit Girl mais aussi de problèmes avec la pègre alors que son seul truc c’était de ne plus ressentir la douleur. Mais ce cycle est terminé. Millar et Romita Jr. ont poussé Dave Lizewski, au-delà de son costume, dans un rôle adulte. Comment continuer le principe de Kick-Ass sans son protagoniste historique ? En poursuivant sur le thème d’une réputation qui échappe à son créateur, pardi. Cette nouvelle série nous présente Patience, une jeune femme qui est tout l’opposé du Kick-Ass précédent. Noire, mère de famille et pourtant expérimentée au combat… même sa raison initiale pour devenir Kick-Ass est le contraire de ce que l’on connaissait jusqu’ici. Trahison, crieront ceux/celles qui sont attachés à un héros qu’ils pratiquaient depuis une décennie. Mais il faut bien voir deux choses. D’abord, à l’image d’un Invincible de Kirkman ou de Jupiter’s Legacy, on est dans du super-héroïsme imprévisible, qui n’obéit pas aux mêmes règles qu’un titre publié par les big two. Bien malin celui qui serait capable de jurer que l’on ne reverra pas Dave ou Hit Girl dans cette série. Et bien malin celui qui prétendrait le contraire. Mais la vraie chose importante, propre à Kick-Ass, c’est que les choses échappent toujours à la personne sous le costume. Patience se glisse dans cette identité avec une idée claire en tête… mais les choses vont vite prendre une tournure imprévue. Il y a une vraie continuité thématique de ce que nous proposait jusqu’ici les précédentes séries Kick-Ass.

« You’re only going to encourage negativity if you let people in from the bal old days. »

Si l’on retrouve John Romita Jr. aux côtés de Mark Millar, le dessinateur utilise cette fois une technique sensiblement différente. Auparavant, le dessin était encré par Tom Palmer et colorisé par Dean White. Autant de gens très compétents dans leur emploi mais qui donnaient collectivement un effet très « dans ta face », en particulier quand des litres d’hémoglobine rouge vif se déversaient dans les scènes. Cette fois Romita fait des crayonnés détaillés mais l’encrage et la couleur sont traités en une seule étape, gérée par Peter Steigerwald (assisté de Megan Madrigal). C’est à dire qu’il n’y a pas besoin de tracer le contour d’une tache de sang puis de la mettre en couleur de façon factuelle. Steigerwald travaille sur une palette plus pastelle, donne à l’ensemble quelque chose de presque impressionniste. Si bien que lorsque l’on voit le visage ensanglanté de Patience, dès la deuxième planche, l’aspect visuel est tout autre. Sans rien renier en termes de violence et de côté trash, Kick-Ass se fait donc moins gore. Ou tout au moins est sanglant mais pas de la même manière. Certains lecteurs qui craignaient cet aspect des choses jusqu’ici peuvent donc donner une nouvelle chance à l’univers de Kick Ass. Qui plus est, à l’instar d’une succession Jay Garrick/Barry Allen dans Flash, l’arrivée de Patience fait de ce redémarrage un excellent point d’entrée, même si on n’a rien lu des aventures du précédent K.A.

[Xavier Fournier]