Avant-Première VO: Review IVX #5

Avant-Première VO: Review IVX #5

27 février 2017 Non Par Xavier Fournier

La famille royale des Inhumains lance son plan d’évasion dans les limbes. Mais elle devra passer d’abord le barrage de Colossus et de Havok… Tandis que Cyclops et les jeunes Inhumains, eux, réalisent la source profonde du désaccord. A un numéro de la fin, IVX montre quelques scènes qui pourraient déboucher sur quelque chose d’intéressant mais qui, collectivement, ne décolle toujours pas.

IVX #5 [Marvel Comics]
Scénario de Charles Soule & Jeff Lemire
Dessins de Javier Garron
Parution aux USA le 22 février 2017

Arrivé à ce stade, le plan des mutants laisse perplexe puisqu’il se borne à enfermer dans le même endroit Karnak, un personnage qui, par essence, ne peut être emprisonné longtemps et Lockjaw, le moyen idéal pour sauver les autres Inhumans. « On sait que ce n’est qu’une question de temps avant que tu t’échappes, alors regarde, on t’enferme à côté de quoi faire évader tous les autres »… IVX pêche encore et toujours par le manque d’acidité qui avait déjà marqué Death of X. Mais au bout de quelques pages, voici un espoir que les choses vont s’élever quelque peu. Havok, ni plus ni moins que le frère de Cyclops mais aussi l’ancien leader des Uncanny Avengers, qui avait alors un discours progressiste, se retrouve (enfin) dans une position où il peut faire basculer les choses, où il exerce une position de pouvoir. Malheureusement cet éclair potentiel est balayé en quelques cases. Havok, qui sait très bien dans quelles conditions son frère est réellement mort, n’en pipe pas mot… Il ne juge pas utile non plus d’expliquer aux Inhumans l’évolution mortelle des nuages qu’ils génèrent. Et finalement Havok décide de s’en tenir… à un rôle passif. L’un des personnages qui se retrouve dans une position où il pourrait transformer/réveiller le récit décide en fin de compte… de ne rien faire. Et même cette décision pourrait être intéressante, montrant un pacifiste dans un contexte ou deux races se mettent sur la figure. Mais c’est bien l’exécution, la rédaction poussive du scénario, qui étouffe l’affaire.

« Not another step. This isn’t a bluff. »

Ce qui manque à IvX comme à Death of X, c’est une certaine complexité. Le dessinateur Javier Garron livre un travail efficace mais il transpose en image un récit où il ne se passe pas grand-chose, où il s’agit « simplement » d’occuper le temps pendant une demi-douzaine avant que, via un deus ex machina à venir, Inhumans et X-Men réalisent sans doute en quelques cases qu’il suffisait qu’ils parlent du problème pour le régler. Du coup, Charles Soule et Jeff Lemire gagnent du temps de façon placide. Et c’est peut-être encore plus marqué à ce stade de la minisérie, alors que par la force des choses une partie des héros découvre la vérité mais qu’il ne faut pas que les autres l’apprennent trop vite (sinon l’event serait terminé). Alors, dans ces deux peuples où il y a des télépathes, des téléporteurs, les scénaristes patinent pour expliquer comment les uns ne peuvent pas mettre au courant les autres. Alors on en passe par des scènes où Frank McGee (qui au passage semble avoir perdu 30 kilos et ressemble plus à Ben Urich qu’à son aspect habituel) se demande pourquoi sa radio n’arrive pas à joindre qui que ce soit. Ce n’est pas que c’est foncièrement mauvais mais bien qu’un projet utilisant des personnalités aussi marquées et marquantes que Magneto, Emma Frost, Karnak, Medusa (et quelques autres encore) débouche sur quelque chose de morne, pas à la hauteur des enjeux.

[Xavier Fournier]