Avant-Première VO: Review Captain Marvel #126

Avant-Première VO: Review Captain Marvel #126

25 novembre 2017 Non Par Xavier Fournier

Captain Marvel cherche toujours sa voie… et désormais encore plus puisque Carol Danvers a basculé dans un univers-miroir où elle ne dirige pas Alpha Flight mais le Zeta Flight, groupe criminel qui s’est attiré la colère de Widower, un personnage que Carol connait bien et qui, dans l’univers Marvel, est porté disparu…

Captain Marvel #126Captain Marvel #126 [Marvel Comics]
Scénario de Margaret Stohl
Dessins de Michel Bandini
Parution aux USA le mercredi 22 novembre 2017

Cela fait des années que Marvel tente de mettre en avant Captain Marvel. Avant de passer à un mode cynique et de mettre cette intention sur le seul fait que l’héroïne est destinée à avoir son propre film, il faut insister sur le fait que Carol Danvers est un personnage à la fois ancien et intéressant, avec du potentiel. Tout ce qu’il manque à cette version de Captain Marvel, c’est une pertinence, des choses à dire sur l’état du monde. Et de ce côté-là, il faut bien dire que cela fait des lustres que le personnage n’a pas raconté grand-chose (peut-être son retour dans le temps à l’époque des aviatrices de la seconde guerre mondiale, qui sonnait au moins comme une parabole sur l’évolution du rôle de la femme), retombant souvent dans des clichés ou du premier degré. Donc on a eu droit à Carol partant dans l’espace mais prenant son chat avec elle (parce qu’il est bien connu que les militaires partent en mission en emportant leurs animaux de compagnie) ou une phase très factuelle, où elle était devenue commandante de la station Alpha. Quand ce n’étaient pas des rôles franchement antipathiques (à l’image de son intervention dans Civil War II). Avec Legacy, on pouvait espérer une réappropriation de l’histoire du personnage, un retour vers de l’affect et de la personnalité, au lieu de la voir seulement définie par sa fonction. Pourtant, l’occasion semble déjà un peu loupée, la visite d’un univers alternatif tournant à la routine…

« We’ve got a social call. »

La phase actuelle de Carol Danvers remonte à bien des égards à House of M, premier projet à l’installer au grade de « Captain » Marvel. Bendis avait profité d’un changement de monde pour nous montrer ce que le personnage pouvait être avec un peu plus d’ambition et de vision positive. Cette fois, elle bascule une autre réalité un peu à la manière d’un « Mutant X ». A partir de là on sort « le jeu des neufs erreurs », les héros sont ici des méchants (comme une version pauvre de la Terre 3 de DC Comics), les amis sont ennemis et quelqu’un mort dans Secret Empire est bien vivant. Mais on passe à côté d’une opportunité. D’abord il y a assez peu d’enjeux personnels pour Carol. Bon d’accord elle veut revenir à son monde d’origine mais rien dans la situation ne fait réellement vibrer une « corde perso », à l’opposé de ce que cela pourrait être si à la place de « Widower » on avait Warmachine. Un autre angle possible et intéressant, ce serait de revenir sur les événements de Civil War II. Si ce monde était sur le point de vivre les mêmes événements que CWII, à quelques détails près, quelle serait la réaction de Carol après sa propre expérience. Ce serait un bon biais pour la débarrasser d’une partie de son sentiment de culpabilité, pour en finir avec un côté « superflic/G.I. autoproclamé de l’espace ». Mais non, on en reste au jeu des neuf erreurs. Il n’y a pas, à ce stade, de parabole sociale ou politique, juste une sorte de mauvais équivalent d’un épisode des Exiles. On reste dans un morne premier degré. Wooo, vous ne vous rendez pas compte, vous, Sasquatch est chauve dans ce monde, ça chante tout, non ? Non, justement… Dommage, ce n’est pas encore avec ce volume de la série que Captain Marvel va réellement convaincre. Alors qu’elle le pourrait et qu’elle le devrait…

[Xavier Fournier]