Avant-Première VO: Review Batman #36

Avant-Première VO: Review Batman #36

7 décembre 2017 Non Par Xavier Fournier

Désormais en phase de fiançailles, Batman est en proie en doute. Doit-il en parler à son meilleur ami et d’abord est-ce qu’il a un meilleur ami ? Pendant ce temps Superman lui-même se demande si le prochain mariage de Batman ne représente pas un certain danger pour lui ou surtout pour ses proches. Peu pressés de se retrouver face à face, les deux héros discutent, chacun, avec la femme de leur vie. Qu’est-ce qui rapproche vraiment Batman et Superman ? Et si c’était le destin ?

Batman #36Batman #36 [DC Comics]
Scénario de Tom King
Dessins de Clay Mann
Parution aux USA le mercredi 6 décembre 2017

On connait Tom King doué pour raconter les histoires de familles et de couples et leur trouver un angle étrange ou déstabilisant (Vision, Mister Miracle…). Il en fait à nouveau la preuve avec cette histoire où, Batman, bien décidé à se marier, hésite pourtant à en parler autour de lui, inquiet des réactions que peut générer l’identité de sa dulcinée. Dans bien des mains ce scénario tournerait à la farce artificielle, la caricature du Golden Age. Ce serait surjoué et sans finalité. Dans Batman #36, cependant, King entame une histoire personnelle qui place Batman et Superman dans une situation où ils fuient l’idée de se faire confiance, pour des motivations finalement très humaines. Il tire ainsi partie des retombées de Rebirth (même si le logo n’est plus sur la couverture) et de Superman Reborn, pour remettre en selle une complicité (réelle mais complexe) entre les deux héros. C’est une véritable chorégraphie qui ne s’arrête pas aux deux justiciers mais donne aussi une voix, celle de la raison (mais dans des directions différentes) à Lois Lane et Catwoman.

« You’re not supposed to see me. »

De la chorégraphie, il y en a aussi et surtout dans le travail de Clay Mann. Bien que certaines silhouettes de Superman ou Batman semblent familières et que l’influence – au minimum indirecte – d’autres artistes est manifeste, l’artiste est pleinement un narrateur, qui prend la peine de se demander ce que ses personnages font. C’est à dire qu’il ne lui suffit pas de montrer un « plan américain » de Lois en train de téléphoner ou une façon lambda de se tenir sans décor, sur un fond coloré. Au contraire pratiquement pas une pose ne fait redite, de case en case. Rien que l’expression d’une Lois se retournant vers ses post-its pour y lire ses notes, la position d’une Catwoman plus cynique mais plus charnelle… Tout cela construit un univers dynamique et riche. Tout cela donne du relief à une histoire qui, chose rare, véhicule bien le sentiment d’insécurité qui peut parfois habiter même Batman et Superman. Un épisode frais, alors qu’il traite pourtant d’une relation qu’on pensait déjà survisitée.

[Xavier Fournier]