Avant-Première VO: Review Mr & Mrs X #1

Avant-Première VO: Review Mr & Mrs X #1

26 juillet 2018 Non Par Xavier Fournier

Il y a deux jeunes mariés dans l’univers Marvel. Et ils n’ont pas réellement le profil de deux tourtereaux qui vont passer une lune de miel tranquille. Conscient que les ennuis ont tendance à les suivre, les époux mutants ont donc décidés de partir loin, très loin, là où rien ne devrait les retrouver. Mais, pas de chance, les X-Men ont quand même une mission pour eux, qui va les confronter à de vieilles connaissances des lecteurs. Un démarrage fun…

Mr & Mrs X #1Mr & Mrs X #1 [Marvel Comics]
Scénario de Kelly Thompson
Dessins de Oscar Bazaldua
Parution aux USA le mercredi 25 juillet 2018

Ces dernières semaines l’industrie des comics nous a envoyé dans la figure quelques scuds, autant dire des déceptions, des événements annoncés à grands coups de numéros spéciaux et d’arcs à suivre, nous promettant le mariage d’untel ou untel pour finalement déboucher sur pas grand-chose. Ou en tout cas quelque chose qui n’était pas du tout ce qui avait été promis. X-Men Gold #30 faisait partie de ces escamotages, de ce sentiment de tromperie. Si bien que s’il y a bien un mariage qui s’est produit à l’intérieur du numéro, le tour de passe-passe consistait à annoncer une autre union, à se concentrer sur l’annulation (puis à finalement gérer le mariage de Gambit et Rogue dans les dernières pages). Ce qui en d’autres temps aurait été un évènement historique est donc un peu passé à la trappe, dans l’ombre d’une autre union ratée. Kelly Thompson a visiblement analysé cette situation, compris que les deux héros avaient été un peu « volés ». Elle occupe donc toute une première partie de ce Mr & Mrs X #1 à nous raconter tout ce que nous n’avons pas vu dans X-Men Gold #30, à laisser derrière cette impression de gâchis et à réellement donner aux deux amoureux une cérémonie digne de ce nom. Ce qui est agréable, surtout, c’est que la scénarise travaille d’emblée la complicité qui règne non seulement à l’intérieur du couple mais avec le reste des X-Men. Assez incroyablement, Mr & Mrs X nous offre un titre mutant comme on n’en n’a pas vu depuis longtemps. Personne n’y évoque une énième extinction globale, où la mort d’un héros, ou le fait qu’un héros soit passé du côté obscur. C’est un titre positif où les deux personnages vont de l’avant, en retrouvant un peu de l’esprit qui pouvait animer la série Uncanny X-Men lors d’une certaine époque Claremont/Cockrum. On retrouver d’ailleurs en cours de route certaines créations galactiques de ce tandem créatif. Il y a aussi une petite pincée du Excalibur d’Alan Davis. En tout cas on n’aurait pas de mal à le voir inventer une telle histoire.

« We haven’t even left the bedroom. »

Sans vouloir se faire passer pour le dessinateur le plus hot du moment, Oscar Bazaldua nous propose au contraire un style tout en humilité, basé sur une maitrise certaine des émotions, de l’expression. C’est un moteur essentiel de l’alchimie des personnages et des évènements. Il y a des petits sourires en coin, des regards surpris, des moments d’innocence. Bazaldua sait qu’il ne dessine pas une énième Force Mutante bardée de gros flingues défiant la gravité. La seule bizarrerie visuelle vient de la mise en couleur, avec une Storm souvent représentée si pale qu’elle en devient méconnaissable. Mais globalement on est dans de l’aventure fun, qui repose sur deux caractères bien trempés, qu’il convient de respecter. Mr & Mrs X, comme titre, cela fait forcément un peu penser à Mr & Mrs Smith. Les deux jeunes mariés ne deviennent pas pour autant deux espions qui rempliraient les sales missions des X-Men. Au contraire leur lune de miel les attire dans l’espace, où ils vont bientôt réaliser qu’ils ont du pain sur la planche. C’est plaisant et vivant. Après la mauvaise blague qu’était l’épisode du mariage, voici la preuve que quelque chose de bien peu finalement en résulter. Mr & Mrs X est une série d’action, oui, mais c’est aussi (gasp) un titre optimiste qui ne broie pas du noir. Etonnant, non ? Très sympa à lire en tout cas.

[Xavier Fournier]