Avant-Première VO: Review Micronauts #1

Avant-Première VO: Review Micronauts #1

28 avril 2016 Non Par Comic Box

Avant-Première VO: Review Micronauts #1[FRENCH] Les Micronauts sont de retour. A l’instar de Rom, voici une gamme de jouets qui est passée un temps par Marvel (puis, plus tard, par Image), ce qui fait que les droits sont un peu éparpillés et que chaque nouvelle version doit se séparer de ce que l’éditeur précédent y avait amené. Les Micronauts d’IDW ressemblent donc en surface à ceux de Bill Mantlo chez Marvel… mais dès qu’on tourne les pages les différences se multiplient.

Micronauts #1Micronauts #1 [IDW] Scénario de Cullen Bunn
Dessins de David Baldeon & divers
Parution aux USA le mercredi 27 avril 2016

Dans un autre univers le contrebandier Oz mène une bande de hors-la-loi/mercenaires tandis que le terrible Baron Karza menace tout l’univers. Puristes de la version Marvel, soyez prévenus, ce ne sont pas VOS Micronauts mais quelque chose qui, dans le ton, ressemble incroyablement plus à une sorte de mauvaise copie du film des Gardiens de la Galaxie. En fait, quand j’y repense, le film des Gardiens de la Galaxie ressemblait plus aux Micronauts classiques que cette BD. Mais c’était à prévoir. Historiquement les Micronauts étaient seulement une gamme de jouets d’Hasbro, avant que Marvel s’y intéresse et que Bill Mantlo, surtout, s’en inspire pour créer une véritable mythologie tenant à la fois de Star Wars ou de Jack Kirby (cf. Comic Box #88), y glissant des personnages inédits tels que Bug ou Marionette. A partir de là, il faut bien comprendre qu’on se retrouve un peu dans un cas particulier à chaque fois qu’on change d’éditeur, un peu comme si un auteur de comics voulait adapter James Bond mais devait s’en tenir aux romans d’origine et pas aux films les plus récents. Sauf qu’IDW alimente le quiproquo en mettant sur la couverture un Baron Karza assez raccord avec celui de Marvel, qui n’est pas tout à fait celui qu’on trouve à l’intérieur (l’armure version IDW n’a pas le même masque). De quoi générer des attentes (qui ne seront pas comblées) auprès de ceux qui ont connu les Micros dans les comics vers 1978-1980. Sauf que ce n’est pas ça…

« Acroyears, of course, are conditioned to resist these side effects ».

Bon, ce ne sont pas les « Micronauts de papa » mais il fallait s’y attendre. Et puis bon… Il se trouve que j’ai connu les Micronauts sur les deux supports (jouets et comics) et que j’ai une assez bonne idée du potentiel de la gamme. Donc en théorie je fais partie de ceux qui pourraient trouver un intérêt au projet même s’il s’éloigne de la version Marvel. Dans les faits, IDW a accès aux personnages directement dérivés des jouets Hasbro (Baron Karza, Acroyear, Biotron, Microtron, Space Glider) mais pas aux personnalités apportées par Mantlo et Golden ou pas au reboot d’Image Comics. Cullen Bunn a donc visiblement cherché à muscler les rangs en retournant voir dans les jouets ce qui n’avait pas trop été exploité, tel le Pharoid qui (en théorie) est le modèle d’Oz. Je dis en théorie car si Bunn gagne des points « puristes » en exploitant un Biotron qui ressemble vraiment au jouet, le Pharoid était un perso au look totalement différent, équipé d’une chambre d’hibernation, bien loin de ce que l’on nous propose là. De facto, c’est sur les personnages les plus « humains » que Bunn semble peiner à atteindre un vrai relief (surtout sur les persos féminins, totalement éclipsés par Oz et Acroyear). Du coup, on a des personnages que l’on connait peu, plongé dans un contexte de science-fiction. En fait, les Micronauts façon d’IDW semble vouloir tourner le dos à la tonalité générale des comics (et pas seulement ceux des Micronauts) pour aller plus dans le sens de la BD européenne. Il y a des pages, là-dedans, qui auraient plus leur place dans un album de Tessa Agent Intergalactique chez Soleil. Ce qui n’est pas en soit un défaut (d’autant que les auteurs sont des potes), c’est juste qu’il vaut mieux être prévenu qu’on va lire du sous-Tessa et pas du Micronauts. Le vrai problème, si on s’éloigne résolument du super-héroïsme pour plonger dans la SF, c’est qu’il faut une identité visuelle forte. Seulement David Baldeon n’apparaît pas au top de sa forme. Il n’est d’ailleurs crédité que pour les « breakdowns », les pages étant terminées de façon inégale par un trio de collaborateurs, aux encrages fort différents. Certains ne sont pas mauvais, mais pour ce qui est d’une identité nette pour la série, on repassera. Reste à espérer que, même si Marvel ne possède plus le nom Micronauts, l’éditeur de Spider-Man nous ramènera Acturus Rann, Bug et Marionette dans un projet servant le « canal historique », car ce n’est pas ici qu’il se réincarnera. Au point que cela rend un brin nerveux pour le prochain retour de Rom The Space Knight…

[Xavier Fournier]