Avant-Première VO: Review Hunt For Wolverine: Dead Ends #1

Avant-Première VO: Review Hunt For Wolverine: Dead Ends #1

2 septembre 2018 Non Par Xavier Fournier

Après que la communauté des super-héros Marvel se soit mobilisée pour tenter de retrouver la trace du vrai Logan à travers tout un lot de miniséries parallèles sous la bannière Hunt For Wolverine, voici le moment de faire le point et de comparer les notes. Un indice : « Dead Ends », en anglais, veut dire « Impasse ». Autant dire que Daredevil, Iron Man et les X-Men n’ont pas grand-chose. Heureusement pour eux, le peu qu’ils ont attire l’attention d’un nouveau personnage, qui décide alors de sortir du bois. Serait-ce la prochaine menace pour les mutants ?

Hunt For Wolverine: Dead Ends #1Hunt For Wolverine: Dead Ends #1 [Marvel Comics]
Scénario de Charles Soule
Dessins de Ramon Rosanas
Parution aux USA le mercredi 29 août 2018

Les différents titres liés à Hunt For Wolverine auront remué beaucoup de choses… pour peu de résultats. En fait, ce sont surtout les fans de Psylocke et Daken qui auront trouvé à discuter, de qui fait au bout du compte un rapport qualité/prix assez mince. Si vous étiez surtout intéressé par le véritable retour de Wolvie, ce one-shot en forme de bilan suffit à vous faire faire des économies et à vous résumer tout ce que vous aviez besoin de savoir avant la parution prochaine de Return of Wolverine. Pour le coup, Charles Soule, l’auteur de RoW, se glisse donc aux commandes de ce prologue. Mais l’exécution est un peu laborieuse et on a vraiment l’impression qu’il y va un peu à contrecœur, en essayant de négocier le rapport entre des miniséries dispensables que Marvel a cru bon de publier en guise de « préquelles » et son véritable projet. S’il est intéressant et à priori utile d’avoir dans un seul comic-book un condensé de ce qui s’est passé, le scénario reste cependant laborieux, les actions des uns et des autres perdant beaucoup de logique dès lors que l’on se donne la peine de prendre un peu de recul. Rien que l’idée que Daredevil et Iron Man ont besoin de se rendre physiquement au Q.G. des mutants pour expliquer ce qu’ils ont trouvé, alors que les X-Men débordent de mutants et que tout cela aurait pu être coordonné, c’est déjà en soi un premier signe. Mais, mises bout à bout, toutes les enquêtes parallèles n’ont guère mené qu’au nom d’une société énigmatique. Les héros n’en savent guère plus. Heureusement pour eux la méchante de service a lu le manuel des super-villains mélodramatiques et décide donc de se révéler directement chez les X-Men, en passant d’abord par une diversion délirante, quand on pense au gâchis de ressource qu’elle implique. Tout paraît too much. Si Kitty Pryde utilise ses pouvoirs comme rarement, on peut néanmoins relier cela au run de Whedon sur Astonishing. En revanche le sens radar de Daredevil capable de détecter le bruit de missiles alors qu’ils sont encore au-delà de la stratosphère, c’est un peu le prendre pour Superman. Et puis il y a la finalité : En gros les X-Men n’avaient plus aucune piste et voici que la dénommée Persephone débarque, leur donne son nom, son apparence, leur explique qu’elle est derrière toute la machination, leur révèle même exactement quel est son but et… leur ordonne d’arrêter d’enquêter sur elle. Même si l’on comprendra que l’idée est de montrer que Persephone est sûre de sa puissance et qu’elle n’a pas peur d’eux, la logique qui consiste à tout déballer aux héros tout en leur ordonnant d’arrêter des recherches qu’ils étaient bien en peine de pouvoir continuer… c’est digne des plus mauvais épisodes de Scooby-Doo. A se demander si Persephone ne finira pas démasquée en disant « j’y serais arrivée si ces jeunes et ce chien ne s’en étaient pas mêlés !!! ».

« I apologize for the theatrics with the attack on the mansion. »

Ce n’est pas que l’épisode est techniquement mal rédigé dans son exécution, c’est qu’il est mal pensé dans sa structure. D’où cette impression que Soule a bien été obligé de trouver une finalité à ces minis qui ont été rajoutées. A partir de là une partie des actions/motivations des personnages prend l’eau. « Dead Ends » est cependant utile, synchronise un peu les montres de tout le monde avant le véritable événement. Mais cela n’empêche un parfum de n’importe quoi. Le dessinateur Ramon Rosanas travaille avec son style habituel, plutôt propre, ce qui permet un contraste intéressant avec le sadisme de Persephone et l’horreur de ses actes (un peu le même contraste que lorsque Steve Dillon dessinait du Punisher). Si vous voulez vous mettre à Return of Wolverine dans les temps qui viennent, Dead Ends vous permet de faire l’impasse sur le reste des minis qui ont précédé. C’est un argument économique certain. Ne vous attendez cependant pas au minimum syndical de la logique. Espérons que Return of Wolverine aura un peu plus de sens…

[Xavier Fournier]