Avant-Première VO: Review Avengers #7

Avant-Première VO: Review Avengers #7

8 septembre 2018 Non Par Xavier Fournier

Depuis le numéro spécial Legacy, Jason Aaron fait régulièrement référence à une première génération « oubliée » des Avengers, remontant à l’aube de l’humanité. Après avoir tourné autour du pot pendant quelques mois, voici qu’avec Sara Pichelli il nous révèle les secrets d’un de ces précurseurs. Qui était le premier Ghost Rider de la Préhistoire, qu’avait-il donc à venger en ce temps-là et qui pouvait représenter un adversaire pour lui. Un flashback « sauvage ».

Avengers #7Avengers #7 [Marvel Comics]
Scénario de Jason Aaron
Dessins de Sara Pichelli
Parution aux USA le mercredi 5 septembre 2018

Alors que les premiers humains apparaissent à travers le monde, ils ne sont encore que quelques-uns, isolés, à donner des signes d’évolution. Ce sont ces premiers êtres doués de raison qui ont le plus de chance d’attirer des puissances occultes et autres malédictions. Aussi le garçon destiné à devenir le Ghost Rider va croiser le chemin d’un colosse aux cheveux blancs venu du Nord. Serait-ce Odin ? Non, car même dans ces temps anciens d’autres sorts sont déjà à l’œuvre. Les Avengers de Jason Aaron et la Justice League de Scott Snyder se seraient donnés le mot pour se répondre l’un à l’autre que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Après des géants prométhéens semblables s’attaquant aux deux univers, après cette idée de secrets anciens, voilà que le rapport à la Préhistoire refait surface la même semaine et pratiquement dans les mêmes termes. Ainsi dans Justice League, vous avez droit en ouverture à un laïus sur Vandal Savage et son nom avant l’invention de l’écriture. Fortuitement, le Ghost Rider primordial commence lui aussi par un petit topo sur l’apparition du langage et des noms. Sorti de ce point commun accidentel, Avengers #7 est surtout un numéro sans « Avengers » à proprement parler. C’est à dire que les lecteurs intéressés seulement par le trio Captain America/Thor/Iron Man seront un peu à la peine puisque l’épisode entier se déroule dans le passé lointain. Aaron y retrouve un peu le type de narration qu’il a adopté avec Thor depuis Thunder God, avec des aller-retours dans les époques selon les épisodes. On pense aussi aux numéros « Time Past » que James Robinson pouvait faire de temps à autre sur sa série Starman. Le vrai pari, risqué, de l’auteur c’est de commencer à nous présenter de façon individuelle ces Avengers préhistoriques en commençant par l’un des héros sans doute les moins populaires mais qui a encore tout à gagner en termes de légitimité au sein de l’équipe moderne. Il faut sans doute encore que le public apprenne à considérer Ghost Rider comme un Avenger. Ce qui n’empêche pas Aaron de lui consacrer presque entièrement (parce qu’il y a un ou deux « guests » dans les rôles secondaires) ce numéro. Aaron, on se souviendra que c’est déjà lui qui avait grandement repoussé les limites du mythe de Ghost Rider en nous montrant qu’il y en avait un peu partout à travers le monde et à travers l’histoire. C’est lui, déjà, qui avait inventé un Ghost Rider atlantéen chevauchant un requin. Voici donc son « Ghost Rider des cavernes », qui monte les mammouths. Et en même temps il revient aux bases. Si l’origine de ce pouvoir s’était un peu perdue dans la masse des ajouts rétroactifs depuis une vingtaine d’années, Aaron replace une certaine puissance maléfique au centre des opérations.

« You’ve never met anyone else like you, have you? »

Clairement, ce n’est pas le genre d’épisodes où Jarvis (ni même un Jarvis préhistorique) va débarquer pour servir le thé à Stark et aux autres. Le scénario se distingue comme une sorte de contre-champ à l’arc qui a précédé. Là où les six premiers numéros étaient bourrés de personnages gesticulant dans tous les sens, il y a une impression de solitude dans ces pages. Si on enlève les figurants (les autres hommes préhistoriques aperçus au début), il n’y guère que cinq protagonistes notables. Et encore deux d’entre eux n’apparaissent que sur la fin, comme pour faire (à peine) acte de présence. Dans cette ambiance; le changement d’artiste (cette fois c’est Sara Pichelli) s’avère judicieux. Elle convient très bien à la fois pour dessiner le foyer de la caverne que les déserts enneigés. Sans doute que le Ghost Rider des cavernes ne deviendra pas aussi populaire que l’actuel Cosmic Ghost Rider. Ce n’est d’ailleurs pas le but, puisqu’il n’a guère de finalité immédiate que dans les rangs de ces premiers Avengers. Mais l’intérêt de l’épisode est de montrer qu’il n’y a pas que les Celestials, Odin et les autres héros de l’époque qui rôdent à l’époque. On en vient à se demander quelques autres « héritages » pourraient avoir des antécédents à cette époque, à l’instar de l’étranger aux cheveux blancs. Il y a sans doute encore bien des histoires à raconter. Comme dit plus tôt, l’épisode est sans doute un « sec » pour ceux qui s’intéressent seulement aux Avengers contemporains. Mais du point de vue de l’univers Marvel il lance des pistes intéressantes.

[Xavier Fournier]