Avant-Première VO : Do Androids Dreams Of…

[FRENCH] Le chasseur de primes Rick Deckard s’est spécialisé dans la destruction de fuyards. Un acte en apparence assez barbare… mais qui ne l’est peut-être pas puisque les fuyards en question ne sont que des machines. Des androïdes. Mais sa femme, humaine mais reprogrammable à volonté via une sorte de jeu électronique, vaut-elle mieux que les êtres artificiels qu’il pourchasse ?

Do Androids Dreams Of Electric Sheep #1 [Boom] Scénario de Philip K. Dick
Dessin de Tony Parker
Sortie américaine Juillet 2009.

Œuvre classique d’un des maîtres de la science-fiction, « Do Androids Dream Of Electric Sheep » a souvent souffert de l’ombre de « Blade Runner », son adaptation sur le grand écran. Par « souffert », entendons-nous bien car je sais que le film a (à juste titre) son lot de fidèles, pour ne pas dire de fanatiques. Seulement voilà, il faut dire ce qui est, le film et le livre sont deux choses différentes et le fait que le film soit un chef-d’œuvre du cinéma de science-fiction n’empêche pas que, par ailleurs, il n’est pas le reflet du roman Phil K. Dick. Là pour le coup, c’est un écueil sur lequel l’adaptation en comic-book n’échoue pas. La BD « Do Androids Dream Of Electric Sheep » est l’adaptation fidèle du livre, au point où il n’a pas été besoin d’aller chercher un scénariste qui aurait fait un travail de coupe et de dialogue. C’est bien Dick lui-même qui est crédité et personne d’autre que le dessinateur n’est repassé derrière. On évite ainsi le parfum de « simplification » qu’on retrouve souvent dans des comics qui cherchent à retranscrire des livres ou des films en BD.

Dans le même temps il serait faut de dire que Tony Parker fait totalement l’impasse sur le film. Là où l’ambiance de Blade Runner n’est pas contradictoire avec l’œuvre d’origine, Parker a placé quelques allusions (comme la représentation de la ville, avec ses écrans géants). Malgré ce travail qui sent le respect tout azimuts, j’ai quand même un petit problème avec une certaine approche de l’anatomie dans le dessin. Par moments les personnages de Parker semblent un peu gauches mais globalement l’ambiance nécessaire est là, même si, d’une manière que je ne saurais totalement décrire, Do Androids Dream Of Electric Sheep #1 a plus le goût d’un comic édité par Avatar que par Boom! Il faut dire que, pour compléter le tableau, la post-face de la BD est signée Warren Ellis, plus habitué d’Avatar que de cet éditeur. Il y exprime lui aussi tout le respect et toute l’influence que le roman a pu avoir sur lui… Do Androids Dream Of Electric Sheep est, je le disais, un classique de la littérature de la SF. Blade Runner est un classique du cinéma de SF… Soyons réaliste, le comic-book, lui, n’aura pas le même impact dans la BD américaine. Il ne deviendra pas un classique en lui-même. Mais c’est une BD qui ne trahit pas l’œuvre de Dick (souvent adaptée sur des supports divers mais rarement reconnaissable). Et sur ce plan-là c’est tout à fait réussi !

[Xavier Fournier]
Comic Box

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