Avant-Première Comics VO: Review Invaders #1

Avant-Première Comics VO: Review Invaders #1

17 janvier 2019 Non Par Xavier Fournier

Alors que Sub-Mariner semble avoir dépassé les limites une fois pour toutes, Captain America fait le tour des amis vétérans de guerre qui leur reste, en cherchant une piste. Ramener Namor dans le droit chemin ou le neutraliser ? C’est un travail non pas pour les Avengers mais bien pour les Invaders… Mais en cours de route Steve Rogers tombe sur une photo qui soulève de nouvelles questions.

Invaders #1Invaders #1 [Marvel Comics]
Scénario de Chip Zdarsky
Dessins de Carlos Magno & Butch Guice
Parution aux USA le mercredi 16 janvier 2019

Bien que les différents retours des Invaders aient connus des résultats commerciaux très mitigés cette dernière décennie, on ne peut pas enlever à Marvel de faire des tentatives régulières pour les réinstaller. Après les All-New Invaders de James Robinson en 2014-2015 et un bref retour des Invaders unis contre Rogers à l’occasion de Secret Empire en 2017, voici donc Chip Zdarsky a la tête d’une nouvelle proposition. A bien des égards, Namor le Sub-Mariner est revenu à son profil « par défaut » dans les Avengers de Jason Aaron, déclarant une nouvelle fois la guerre au « peuple de la surface » et les Invaders ont l’avantage d’être à la fois les plus anciens amis du Prince des Mers mais aussi un groupe qui s’est forgé dans un contexte guerrier. Captain America, Jim Hammond (l’ex-Human Torch) et Winter Soldier (Bucky) sont tout indiqués pour contrer l’atlantéen. Tout cela s’inscrit dans les festivités des 80 ans de Marvel en 2019, et par conséquent les 80 ans de Namor. Mais l’idée est sans doute que Namor tout seul est encore moins commercial, ce qui explique qu’en l’espace de quelques semaines on voit débouler un revival des Invaders et des Defenders (The Best Defense, tout dernièrement). Tout cela pourrait déboucher sur un boulot de commandes mais Chip Zdarsky nous a déjà montré sur d’autres projets (Marvel Two-In-One, Spectacular Spider-Man…) comment il arrivait à tirer ses marrons du feu même quand le cahier des charges semblait très balisé. Zdarsky coche les bonnes cases en nous donnant un comic-book qui, via des flasbacks, assume le côté « créé pendant la seconde guerre mondiale » de l’équipe tout en s’actualisant (on est donc aussi, dans les scènes du présent, dans la droite continuation des évènements d’Avengers. Mais Zdarsky rajoute une sorte de quête interne, de secret dans le secret, concernant quelque chose qui s’est produit quelque part entre les deux époques, impliquant au moins un autre ressortissant de l’univers Marvel. De quoi se demander s’il n’y a pas un coup à la Sentry là-dessous. Seule bizarrerie du scénario, la volonté d’effacer Toro du récit. On sait bien que l’ex-sidekick est de loin le membre le moins populaire des cinq Invaders d’origine et qu’il a une pertinence inexistante dans l’univers Marvel moderne. Mais il est comme effacé des tablettes dans les scènes de flashbacks.

« … They’ll just start a war. You and I, we know him. He was our friend. »

Pour ce qui est des dessins, Butch Guice et Carlos Magno se répartissent les pages selon un système qui tire parti de leurs différences de style. A savoir que Guice représente les flashbacks liés à la Seconde Guerre Mondiale tandis que Magno se voit confié le récit dans le présent. Guice a déjà à son actif tout un vécu avec Captain America et parfois même déjà des scènes avec les Invaders. Il est visiblement à l’aise. Carlos Magno, qui propose des pages riches en détails et en textures, est plus à la peine. Il gagnerait à s’assurer les services d’un encreur qui saurait apporter de la hiérarchie dans les traits. Par exemple, quand Cap affronte des robots d’entrainement dans la base des Avengers, on voit bien que tous les traits ont la même épaisseur, qu’il s’agisse d’un élément de premier plan (le bouclier) qu’un androïde situé en théorie trois mètres plus loin. Si bien que dès qu’on rajoute de la couleur là-dessus, on perd en lisibilité de l’action. Dans sa globalité l’épisode pique l’intérêt, surtout avec son système de mystère qui court sur deux époques (qu’est-il arrivé alors à Namor et en quoi est-ce pertinent sur ce qu’il fait aujourd’hui). Le twist pourrait rapidement concerner autre chose que Namor, les Invaders ou même les Avengers.

[Xavier Fournier]