Arrow S05E07

Arrow S05E07

18 novembre 2016 Non Par Xavier Fournier

Green Arrow est confronté à un nouveau « justicier dans la ville ». Un de plus, qui viendrait grossir encore les rangs de la Team Arrow ? Oh que non. Le Vigilante préfère des méthodes bien plus expéditives, et tant pis pour qui passera entre lui et sa cible. C’est l’arrivée d’un concept DC de plus à l’écran… avec de bons et de mauvais points.

TIRS CROISES

Les gangsters pensaient avoir la vie belle. Que risquaient-ils dans une ville protégée par Green Arrow et sa clique ? Capturés, ils seraient capturés et renvoyés en prison. Au pire, ils seraient blessés par une flèche. Mais voici que Vigilante fait régner une justice très « ancien testament » dans les rues. Des flèches ? Non, lui, ce sont des munitions qui pleuvent. Et pas pour capturer. Vigilante ne fait pas de quartier, pas de prisonnier. Oliver Queen et ses amis entendent donc y mettre un terme… non sans qu’une certaine ironie se mette en place. Vigilante, finalement, n’est pas si éloigné de ce qu’était l’Archer dans la première saison de la série. A l’époque, Queen non plus ne faisait pas de quartier. D’ailleurs, certains des protégés de Green Arrow ne peuvent s’empêcher de mentionner les ressemblances entre Vigilante et leur mentor. Le public, lui, mesurera encore plus la chose puisque dans les premiers épisodes d’Arrow, faute d’un nom de code, les personnages secondaires aimaient à qualifier l’alter ego de Queen de « vigilante ». Du coup, le fana des flingues qui débarque dans cet épisode peut être vu, à bien des égards, comme un reflet du héros dans le miroir. Et alors que Green Arrow tente de l’arrêter vient cette question… et si, après tout, lui-même avait fait fausse route en laissant de côté ses méthodes expéditives des débuts ? Et en même temps, tenter de réguler les justiciers qui vont trop loin, c’est une véritable tradition pour Green Arrow (les téléspectateurs se souviendront, par exemple, de sa relation compliquée avec Huntress).

Arrow S05E07

V COMME…

Pour ceux qui ne pratiqueraient pas de longue date les comics, soulignons que Vigilante est un personnage existant depuis les années 80, à l’origine une sorte de spin-off des New Teen Titans et, à bien des égards un Punisher pour l’univers DC. De nos jours, DC vient justement de relancer une nouvelle mouture du héros dans Vigilante: Southland mais assez différente (et moins intéressante) du concept d’origine. On pouvait se demander si le « berlantiverse » allait lorgner sur la version actuelle ou revenir au Vigilante des origines. Mais pour qui a bien suivi la « logique Berlanti » ces dernières années, ce n’est pas une surprise de voir qu’on a quelque chose de très proche de la version première. On appréciera d’ailleurs carrément l’apparition d’un dessin des comics utilisé ici comme « portrait robot » sur l’un des écrans de Felicity. Encore qu’il faille se garder d’aller trop vite à la conclusion. Tant qu’on ne saura pas tout de ce dingue de la gâchette, les auteurs se gardent un capital de surprise (qu’est-ce qui les empêche, après tout, de changer l’identité du type sous la cagoule, de manière à entretenir les lecteurs de comics dans une fausse piste ?). C’est bien, selon les apparences, le Vigilante emblématique qu’on retrouve ici. Si ce n’est une nuance importante qui, à ce stade, n’est pas encore présente ici. Le Vigilante de Marv Wolfman, ce n’était pas simplement un Punisher mais un Punisher avec une conscience, un débat interne, l’idée que le type trahissait d’un côté les idéaux qu’il défendait par ailleurs. Mais le fait que, pour l’instant, Vigilante est surtout vu du point de vue de la Team Arrow ne permet pas de savoir vraiment ce qui se passe dans sa tête. Un autre épisode nous en dira peut-être plus. La seule réserve immédiate, c’est le parti pris de filmer comme si on regardait à travers la visière rouge de Vigilante. C’est si « Predator » qu’une partie du public se sera sans doute imaginé que la situation est similaire, que le personnage est invisible ou quelque chose du genre. Et au final, alors qu’on a vu il n’y a pas si longtemps la confrontation Daredevil/Punisher, l’exploitation du Vigilante souffre ici surtout de la réalisation, qui fait que si l’on compare les deux séries, Arrow fait plus « clipée », avec une atmosphère qui fait assez factice…

Arrow S05E07

« TRUTH IS A MATTER OF PERSPECTIVE »

Pour ce qui est des flashbacks de cet épisode, ils sont hautement dispensables. Ils reposent surtout sur le charisme de Dolph Lundgren, qui s’en donne à cœur joie, mais qui fait ce qu’il peut avec le peu d’éléments narratifs que lui donne le scénario. Il occupe l’espace mais il faut bien dire que les auteurs tirent sur la corde avec cette histoire de mafia soviétique. A part éclaircir un point de continuité interne (ce qu’Oliver a pu faire avec eux), point résolu depuis plusieurs semaines déjà, il n’y a plus vraiment de finalité. Sauf bien sûr si on en venait à réintroduire le personnage de Lundgren dans le présent. Mais pour l’instant, on a l’impression que ces flashbacks prennent de la place sur la « vraie » histoire. Tout comme l’amourette d’Oliver avec la jolie journaliste, qui souffre là aussi d’un côté factice façon année 80. Preuve cette fois-ci : un des rencards les plus courts qu’on puisse imaginer, où le héros plante ses équipiers pour aller la retrouver, boire un demi-verre en sa compagnie en énonçant des évidences puis repartir dans l’autre sens. C’est un peu la même logique de changement de décor artificiels qui m’irritais dans les premiers épisodes de Gotham, quand les enquêtes se limitaient systématiquement à aller voir si Fish Mooney savait quelque chose. Ici, on a besoin d’un changement d’atmosphère, alors on fait le strict minimum, mais au-delà du crédible. A l’opposé, la relation du père Lance avec Thea Queen, l’un servant de père de substitution à l’autre, est beaucoup plus nuancée, encore qu’un peu étouffée par les rebondissements de l’épisode. Au final, après avoir « canalisé » de Batman pendant des années, Arrow semble entrer dans une phase nettement plus inspirée des Teen Titans. D’abord il y a ce groupe de jeunes recrues qu’il faut former, ensuite il y a l’arrivée de Vigilante et enfin il y a les dernières secondes qui évoquent une autre intrigue célèbre des « Jeunes Titans ». Mais on sent la réalisation poussive, qui peine à monter en puissance. Du coup, si l’arrivée de Vigilante remue un peu les choses, on n’est pas dans un cas de figure Punisher dans Daredevil ou Ghost Rider dans Agents of SHIELD où pour le coup les personnages secondaires réveillent et animent véritablement les séries concernées. Ça fait plaisir de voir ce qui semble être le « vrai » Vigilante, mais on attend un autre niveau… en espérant que ce niveau supérieur se matérialise dans les épisodes à venir…

[Xavier Fournier]

Arrow Saison 5 / Disponible dès le lendemain de la diffusion US en version originale sous-titrée sur MyTF1 VOD et sur l’iTunes Store.