Arrow: Interview de Manu Bennett

Pierre Bisson

Arrow: Interview de Manu Bennett

Arrow: Interview de Manu Bennett

Pierre Bisson
9 novembre 2017

Cette semaine marque le grand retour de Manu Bennett, l’interprète de Deathstroke, dans Arrow, après un bref passage dans le premier épisode de cette sixième saison. Lors de la 24e édition du Paris Manga & Sci-Fi Show, l’acteur nous a parlé de son retour dans la série et de ses autres projets. Rencontre.

Slade Wilson, aka Deathstroke, revient en force dans Arrow. Que lui réserve les showrunners ?

Il cherche son fils, Joe… Je ne peux pas trop en révéler ! (Rires) Ça va être fou encore une fois !

Savez-vous combien d’épisodes vous allez tourner cette saison ?

Pour le moment, j’en ai fait trois : les épisodes 1, 5 et 6.

Arrow: Interview Manu Bennett

Vous êtes revenu pour le dernier épisode de la saison 5. À cette époque, vous taquiniez vos fans en affirmant que vous ne saviez pas qui se cachait sous le masque de Deathstoke. Pensiez-vous que ça déclencherait autant de remous sur les réseaux sociaux ?

Durant le tournage, il y a eu quelques fuites sur la présence de Deahstroke. Je pensais que les fans méritaient d’avoir la surprise. Marc Guggenheim (le créateur de la série) et Stephen Amell (Oliver Queen/Green Arrow) ont également dit que je revenais dans l’épisode alors que je n’en étais même pas sûr. Je trouvais ça plus intéressant pour les fans de douter. C’est comme ça que ça a commencé. Je déteste quand les réseaux sociaux sont utilisés pour révéler des choses. Le public ne veut pas de spoilers. Ils veulent découvrir ses surprises en regardant leur série. Je me suis battu pour les fans et pour leur droit à être surpris.

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Deathstroke était déjà revenu plus tôt dans la saison 5, durant une hallucination d’Oliver. Ce n’était pas vous. Vous étiez pris ailleurs ?

Oui. Pour la saison 5, quand il porte le masque, ce n’est pas moi. Même pour le final de la saison. Je ne pouvais pas être présent plus de deux jours. Donc quand Slade a son masque, c’est un autre acteur. J’ai fait la voix du personnage. Je le fais parler mais je ne suis pas sous le masque. C’est dommage. C’était un problème de planning. Je tournais au même moment Les Chroniques de Shannara.

De la flèche aux anneaux

Vous jouez Allanon dans les Chroniques de Shannara.. Comment décririez-vous votre personnage ?

Un mélange entre Gandalf et Strider. Les livres de Terry Brooks sont une version américaine des livres de J.R.R. Tolkien. Dans leur style et la façon de concevoir les romans. Quand vous entrez dans le genre du roman fantastique, il y a une certaine vision qui le caractérise : un monde nouveau, des créatures étranges mais qui sont en même temps humanisées pour pouvoir la relier à notre société et de grandes guerres qui reflètent la réalité de cet univers. C’est ce qu’a fait Tolkien dans Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit. Ça reflète le monde de Tolkien à cette époque, avec les deux Guerres mondiales… Terry a absorbé certaines de ces notions dans son écriture. Allanon ressemble à Gandalf du Seigneur des Anneaux mais avec un côté guerrier en plus. Ce sont des choses que je peux apporter au personnage… sa force, sa présence physique… je crois que c’est pour ça qu’ils m’ont choisi pour le rôle. La première que j’ai lu le scénario, je ne pensais pas décrocher le rôle. Ils ont réussi à faire que mon interprétation fonctionne. Parfois, il faut faire son Napoléon Bonaparte ! (rires) On montre sa force non pas par sa stature mais pas ses convictions.

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Vous avez également incarné Azog dans la trilogie Le Hobbit. L’interprétation d’une créature créée par effets spéciaux, c’est un vrai défi ?

La motion capture, c’est difficile. C’est souvent mal considéré. Surtout pour des personnages aussi importants. Regardez la prestation d’Andy Serkis en Gollum. Je l’ai rencontré un an avant de jouer Azog. Avec le recul, c’est amusant d’avoir parlé avec lui du processus de motion capture avant de littéralement enfiler ses chaussures. Quand je suis arrivé aux studios de Peter Jackson, ils m’ont donné les chaussures d’Andy Serkis pour faire la capture des mouvements d’Azog. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour me préparer. Je me suis inspiré de plusieurs idées : Les Dents de la Mer et L’Empire contre-attaque. J’ai basé Azog en tentant de mélanger le grand requin blanc avec la voix de Dark Vador. L’influence de Joseph Campbell, l’auteur du Héros aux mille visages a fait que George Lucas de choisitraiter les Stormtroopers et Dark Vador comme un détachement nazi, dans Star Wars. Dans la scène sur l’Étoile Noire, quand Vador est avec ses soldats, ça ressemble à Hitler face à ses lieutenants. Les gens ont inconsciemment capté ces images. Pour interpréter Azog, j’ai utilisé le mouvement de la main d’Hitler.

Aviez-vous vu à quoi vous ressembleriez avant de jouer ?

Oui. Ils m’ont montré une version presque finie du personnage. Quand j’étais en tenue, ils avaient une structure basique à l’écran. Je bougeais pour me rendre compte du rendu à l’écran. Je devais faire des gestes plus amples pour que les mouvements des muscles et des membres soient plus réalistes. Si je bougeais normalement, Azog n’avait pas la même prestance. Je devais exagérer un peu.

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Arrow, Le Hobbit et Shannara sont des oeuvres de papier au départ. Jouer un personnage qui existe déjà dans l’imaginaire du public, est-ce plus de pression ?

Non, je ne pense pas à ça. Si je suis choisi pour un rôle, c’est que les producteurs savent que je peux le jouer. J’interprète le script à ma manière. Les personnages de roman ou de comics sont en deux dimensions. Il faut pouvoir les transcrire en trois dimensions.

Petits meurtres entre amis

Le matériel d’origine vous aide-t-il néanmoins à avoir une vision du personnage ?

Parfois, les scripts sont totalement différents des versions originales. Avec Arrow, par exemple, Deathstroke est très différent de la version comic. Son passé, son histoire d’amour avec Shado… Il faut pouvoir trouver comment la jalousie ou la passion, mélangée au Mirakuru (NDLR : la drogue qui donne ses pouvoirs à Deathstroke dans la série TV) créent cet aspect mental. En tant qu’acteur, je pense que je peux apporter un autre éclairage et d’autres aspects au personnage… pour le dramatiser, pour apporter un peu de vulnérabilité. Ça permet de couvrir plus d’espace et de ne pas être trop statique, trop enfermé dans le rôle. Plus on joue aux montagnes russes avec le public, plus il vous suit dans l’aventure. Je joue habituellement des vilains mais j’arrive à les rendre sympathique aux yeux des spectateurs. Au final, je ne crois pas au clivage gentils/méchants. Je crois que tout le monde a ses raisons, des circonstances qui les influencent. La moitié de la planète est laissée à l’abandon. Cette négligence crée des problèmes importants. Si c’est à chacun de voir s’il veut accepter cette négligence ou vivre dans sa bulle. Mon ambition en tant qu’artiste, en tant qu’acteur, c’est de comprendre cette adversité. De plus, étant un acteur métisse, je peux apporter des choses à l’écran et éviter les stéréotypes qu’on donne à ces communautés. C’est l’une des choses les plus intéressantes dans la carrière d’un acteur.

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Lorsque vous aviez signé pour jouer Slade Wilson dans la saison 2 de Arrow, pensiez-vous qu’il aurait un tel impact sur la série et sur votre carrière ?

Non… Je… Je vais dire, jouer, c’est ma façon d’être honnête. Comme de nombreux artistes, les chanteurs, les musiciens… Quand on crie : « Action ! Â», c’est l’opportunité d’envoyer son message. J’aime à penser que quand la caméra tourne, je peux transmettre mes signaux, mes intentions et que je donne tout ce que je peux donner. Ma vie n’a pas été facile. Mais j’ai eu aussi de bons moments. J’ai envie de prendre tout ça, toutes ces expériences, bonnes ou mauvaises, et de les exprimer à la caméra. Pour le moment, ça marche pour moi. Je donne beaucoup. Pour moi, mon look à l’écran m’importe peu. Jouer, c’est un concept. C’est envoyer des émotions à travers un personnage qui fera vibrer les gens de l’autre côté de l’écran. Il jouer les notes parfaitement, comme un pianiste. Je m’étonne toujours de la réponse du public. C’est effectivement très sympa d’être dans une série TV qui marche. Je dois remercier les fans pour ça.

Propos recueillis par Pierre Bisson

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