Avant-Première VO: Review Marvel Two-In-One #1

Avant-Première VO: Review Marvel Two-In-One #1

20 décembre 2017 Non Par Xavier Fournier

Laissés à eux-mêmes depuis Secret Wars, Ben Grimm et Johnny Storm se sont évités respectivement, de peur de se rappeler mutuellement une famille qu’ils croient morte. Mais que vaut la vie de la Chose et d’Human Torch sans l’espoir des Fantastic Four pour les animer ? Ben Grimm va recevoir quelques visites qui vont le remettre en piste. Il s’agit désormais de ranimer le flambeau…

Marvel Two-In-One #1Marvel Two-In-One #1 [Marvel Comics]
Scénario de Chip Zdarsky
Dessins de Jim Cheung
Parution aux USA le mercredi 20 décembre 2017

Finalement très actifs depuis la conclusion de Secret Wars, que ce soit dans les rangs des Guardians of the Galaxy, d’Uncanny Inhumans, des Uncanny Avengers ou d’Infamous Iron Man, la Chose et Human Torch ignorent totalement que la famille Richards est vivante et bien portante à l’autre bout du Multivers. De quoi avoir envie, au choix, de déprimer ou de se reprendre. Et Chip Zdarsky, scénariste qui monte décidément chez Marvel, profite qu’il reste deux des Fantastic Four pour explorer ces deux choix. Car il y a d’un côté un Ben Grimm qui a envie d’autre chose et un Johnny Storm au bout du roulot. Ce premier numéro de Marvel Two-In-One vise à les réassocier comme deux pièces complémentaires d’un même puzzle. Beaucoup d’efforts pour un retour à une situation connue ? Oui et non, car scénariste et dessinateur (un Jim Cheung très motivé) cultivent la mystique du groupe. Au point d’ailleurs par endroits d’arriver à faire des hommages appuyés au run de John Byrne (entre autres choses). Chip Zdarsky met en scène le manque, Jim Cheung donne à ce manque un dynamisme, avec un Ben Grimm qui reprend en main les choses. L’ironie (et finalement une bonne trouvaille) c’est qu’il y a l’ébauche d’un mensonge qui n’en n’est pas, afin de mieux pouvoir remettre les choses sur les rails.

« Explore. Don’t stop. You may not think that you need it, but you do. »

On peut faire confiance aux spécialistes des conspirations pour nous imaginer un lien entre la sortie de Marvel Two-In-One #1 et l’annonce récente, il y a quelques jours, du rachat de la Fox (producteur des films Fantastic Four) par Disney (propriétaire de Marvel). Non, la Chose et la Torche ne reviennent pas comme ça d’un coup, ils ont toujours été là ces derniers temps. En fait, l’itinéraire qui mène à cet épisode est lancé depuis de nombreux mois, en particulier via l’approche d’un Brian Michael Bendis qui a utilisé, pratiquement sans discontinuer, le personnage de Grimm, dans ses Gardians puis dernièrement dans Infamous Iron Man. Zdarsky se sert d’ailleurs assez bien de la relation mise en place avec Doom pour pousser Ben à réagir. Marvel Two-In-One est néanmoins un comic-book éclatant car il a comme moteur une absence. Et ce sens il fait un peu penser à ce qui s’était passé dans la série JSA juste avant la résurrection d’Hawkman, quand plusieurs personnages s’étaient mis à parler de lui avant son retour effectif, lui rendant ainsi une importance. Et puis il y a Marvel Legacy #1 qui avait déjà remis le couvert. Penser que le retour des Fantastic Four pourrait survenir seulement pour une question de deal entre la Fox et Disney, c’est infantile. C’est chercher une cause simple à la situation. En fait, quelques semaines en arrière, Tom Brevoort l’a dit sur les réseaux sociaux. Le meilleur espoir de revoir rapidement un comic-book des Fantastic Four dépend, tout d’abord, du succès (ou du non-succès) commercial de Marvel Two-In-One. Parce qu’à l’heure où l’éditeur ne rechigne pas arrêter des séries comme Ant-Man ou Luke Cage même quand elles sont liées à des projets multimédias 100% Marvel, vous pensez bien que si les chiffres ne sont pas là, les Fantastic Four n’auront pas plus de chances qu’un Blade en son temps. Le Marvel Two-In-One de Zdarsky et Cheung est d’abord une excellente lecture, qui marche aux sentiments et à l’envie. Mais la série renaissante mets aussi les choses dans les mains des lecteurs. Leur nombre décidera de l’avenir des FF. Ou de leur manque d’avenir.

[Xavier Fournier]