Review: Solo: A Star Wars Story

Review: Solo: A Star Wars Story

20 mai 2018 Non Par Pierre Bisson

Nouveau chapitre dans la saga Star Wars, Solo s’attaque à la jeunesse du célèbre hors-la-loi de la galaxie. Hérésie pour certains, inutile pour d’autres, la tâche était ardue. Les coulisses du tournage ont été plus que tumultueuses. Mais pour quel résultat ?

COWBOY ET ALIENS

Se situant quelques années avant Rogue One, ce spin-off est là pour nous éclairer sur les moments-clés des débuts de Han Solo (Alden Ehrenreich). Le jeune homme est prisonnier de la planète Corellia avec la jolie Qi’ra (Emilia Clarke). Tous cherchent à échapper à cette vie d’esclaves et à gagner les étoiles. Avec un peu d’astuce et d’audace, Solo arrive à rejoindre l’armée Impériale pour devenir pilote. À partir de là, il va rencontrer plusieurs personnes décisives dans sa destinée, dont le poilu Chewbacca (Joonas Suotamo) et le charmeur Lando Calrissian (Donald Glover).

RIFIFI DANS LA GALAXIE

Dire que la production de Solo a été épique est un euphémisme. À l’instar de Justice League, le film a connu deux réalisateurs distincts ou dans le cas de Solo, trois. Engagés en janvier 2017, les réalisateurs Phil Lord et Christopher Miller ont été débarqués pour « incompatibilité créative ». Après avoir tourné pendant plus de trois mois, ils auraient trop déviés du scénario approuvé par Lucasfilm et Disney. C’est Ron Howard (Apollo 13, Da Vinci Code) qui reprend le projet et retourne une grosse partie du film. Le résultat est moins clivant que Justice League où les différents styles de Zack Snyder et Joss Whedon sont bien visibles à l’écran. Ce qu’on peut reprocher à l’esthétique du film , c’est de ne pas marquer assez le lien avec Star Wars. OK, il y a les vaisseaux spatiaux (certains bien reconnaissables), les aliens bizarres (notamment Lady Proxima) mais on ne ressent pas la « Star Wars touch ». Néanmoins, les décors, les costumes ne sont pas pauvres et décrivent un univers cohérent. Côté réalisation, les scènes de poursuites spatiales et les scènes d’action en général sont plutôt bien gérées par Row Howard. Les scènes de dialogues ou intimistes sont un peu moins réussis, notamment parce que les acteurs semblent « ailleurs » tout au long du film. Seul Donald Glover en Lando sort son épingle du jeu lors d’échanges singlants. On aurait presque envie de le voir dans son propre film… (et il se dit que ça arrivera peut-être plus tôt que prévu). Ce qui nous amène au héros principal incarné par Alden Ehrenreich…

NOSTALGIE OU PÂLE COPIE ?

Beaucoup de rumeurs circulent sur l’interprétation d’Alden Ehrenreich. A-t-il eu autant de difficultés que ça sur le tournage ? Arrive-t-il à la cheville (ou en tout cas à imiter) de Harrison Ford, légendaire titulaire du rôle ? L’auteur de ces lignes tient à signaler qu’il n’a pas eu la chance de voir sur grand écran Un Nouvel Espoir en 1977 et de découvrir le charisme du Han Solo original. Du coup, l’impact sur la ressemblance des deux acteurs lui passe un peu au-dessus. Alden Ehrenreich a un sourire charmeur qui fonctionne bien quand il minaude devant la caméra. Sortie du côté « charmeur », l’acteur a du mal à faire passer des émotions quand il s’agit d’être sérieux ou inquiet. Mais, quelque part, il bénéficie du décalage de ton et d’ambiance de ce nouvel opus, pour faire oublier Harrison Ford.

AMOURS ET TRAHISONS

L’histoire de Solo tient en quelques lignes. Certes, certains des films cultes ont un scénario bien mince. Piège de Cristal, après tout, ce n’est qu’un type qui veut libérer des otages piégés dans une tour. Ce n’est pas la simplicité qui est mise en cause mais le fait que tout est prévisible. Quand un personnage parle de confiance dès la première demi-heure, on se doute des trahisons qui vont survenir dans les actes suivants. On s’attend également (chronologie de Star Wars oblige) à quelques moments forts : la rencontre en Chewie et Han, la partie de sabacc entre Solo et Calrissian, le premier vol à bord du Millenium Falcon. Mais ces moments ne sont pas mis en avant, que ce soit dans la réalisation ou les passages dédiés. On s’attendait à mieux pour ces moments d’anthologie…

En un sens, ce spin-off n’en est pas vraiment un. Ce n’est pas la catastrophe à laquelle on aurait pu s’attendre après tous les problèmes de production. C’est un sympathique film d’action/science fiction, saupoudré de western, mais est-ce un film « Star Wars » ? On vous laisse juge.

[Pierre Bisson]

Solo : A Star Wars Story – Réalisé par Ron Howard, avec Alden Ehrenreich, Donald Glover, Emilie Clarke, Joonas Suotamo, Woody Harrelson, Thandie Newton – En salles le 23 mai 2018 – Disney