Avant-Première VO: Review Secret Empire #8

Avant-Première VO: Review Secret Empire #8

11 août 2017 Non Par Xavier Fournier

Ecrasés, humiliés, dispersés, les adversaires d’Hydra n’ont plus le carburant essentiel : l’espoir. Contraint et forcé, Sam Wilson n’a plus le luxe de se cacher. Seul lui peut représenter un symbole en face de son ancien partenaire. Les Avengers reprennent l’offensive. Mais est-ce que l’espoir est suffisant pour changer la donne ? En tout cas il sert de motivation à un épisode tonique, qui amorce la phase finale du crossover.

Secret Empire #8Secret Empire #8 [Marvel Comics]
Scénario de Nick Spencer
Dessins de Daniel Acuna, Rod Reis, Sean Izaakse & Java Tartaglia
Parution aux USA le mercredi 9 Août 2017

Tout le travail de préparation de ces dernières semaines, avec la lente réappropriation du rôle de Cap par Sam (par exemple dans Captain America: Sam Wilson #24 mais aussi dans le Captain America #25 paru cette semaine) est enfin scénaristiquement payant. Avant, dans sa série individuelle, Sam était un remplaçant de Captain America. Mais maintenant il est le dépositaire de valeurs abandonnées. Il est un vivant signe de ralliement qui pousse les dernières forces à la bataille. Pour autant, ce n’est pas parce que vous avez quelqu’un qui vous redonne le moral que vous bénéficiez forcément d’un rapport de force inversé. Pendant une bonne partie de ce numéro, l’issue des évènements est incertaine. Pour parler franchement Nick Spencer utilise par endroits quelques Deus Ex Machina pour faire avancer le récit, comme des « coups de pots » (comme certains « portés disparus ») qui viennent aiguiller les choses dans le sens voulu. Mais c’est bien mené et particulièrement bien « vendu » car, dans le même temps, les héros restants en voient de toutes les couleurs. Surtout, on appréciera cet effet de ralliement qui fait que les héros coopèrent sans s’opposer sur le plan idéologique. On verra dans les mois à venir si la chose tient mais Secret Empire #8 est peut-être, tout simplement, le moment où la polarité post-Civil War s’inverse, où les héros Marvel réapprennent qu’ils luttent pour la même chose. Cet élan est tangible alors qu’on lit l’épisode.

« Hey, Sam. Heard you guys are looking for a plan. »

Lors des derniers épisodes de Secret Empire, on pouvait regretter que l’histoire soit divisée en deux « mondes » et que le pseudo-purgatoire ou traîne Steve Rogers prenne beaucoup de place sans forcément apporter beaucoup d’éléments. Cette fois, non seulement ce segment occupe un espace plus restreint mais en plus on commence à sentir comment les choses s’articulent. Par contre la série continue de souffrir d’une rotation aléatoire de dessinateurs. Si on est content de revoir passer Daniel Acuna, un artiste naturel pour ce passage (puisqu’il a dessiné plusieurs épisodes de Captain America: Sam Wilson), la lecture en TPB de l’ensemble va être un sacré puzzle graphique, avec des styles qui ne vont pas ensemble. Du coup, dans Secret Empire, c’est assurément le scénario qui fait l’essentiel du boulot. On regrettera juste quelques petites touches qui manquent, comme la mise en scène de l’intervention de Namor. Personnage peu mis en valeur cette dernière décennie, quand il n’était pas tout simplement présenté comme un tueur de masse, le fait qu’il puisse avoir une influence bénéfique sur l’histoire devrait, idéalement, lui permettre de se refaire une réputation. En tout cas cela devrait marquer un tournant. La chose vaut aussi pour Hank Pym (totalement absent de ce numéro), qui a confronté les Avengers à leurs égarements et au fait que l’on ne lui pardonnait pas certaines choses totalement admises pour d’autres. Dans les épisodes qui restent avant la résolution, espérons que Nick Spencer aura de la place pour intégrer une vraie rédemption, une forme de réparation, pour ces héros déchus. En tout cas Secret Empire #8 est un épisode qui marque une reprise agréable, où les différentes factions se souviennent qu’elles doivent inspirer les foules et ne pas se laisser aller. Une des bonnes lectures de la semaine.

[Xavier Fournier]