Avant-Première VO: Review Iron Fist #1

Avant-Première VO: Review Iron Fist #1

23 mars 2017 Non Par Xavier Fournier

Marvel profite de la récente série TV sortie sur Netflix pour redonner à Iron Fist sa propre série solo. En la matière, Ed Brisson et Mike Perkins canalisent beaucoup d’éléments qui nous remettent un peu dans l’ambiance de l’Immortal Iron Fist d’Ed Brubaker et Matt Fraction.

Iron Fist #1 [Marvel Comics]
Scénario d’Ed Brisson
Dessins de Mike Perkins
Parution aux USA le 22 mars 2017

Iron Fist n’est plus ce qu’il était. Ce n’est pas un constat qualitatif mais bien l’intrigue de départ de ce nouveau titre où Danny Rand réalise qu’il commence à perdre ses aptitudes les plus mystiques et que… son poing de fer est de moins en moins au rendez-vous. Rongé par cette idée, il commence donc à hanter le circuit des combats clandestins pour se prouver qu’il vaut encore quelque chose. Jusqu’au moment où on lui parle d’un tournoi « haut de gamme » qui se déroule sur une île qui lui est inconnue. En attaquant d’emblée avec des ambiances assez sombres (mais pertinentes) le dessinateur Mike Perkins nous ramène un Iron Fist plus autonome, plus désespéré… Qui évoque aussi une forme d’accent déjà entendu il y a dix ans, quand Ed Brubaker, Matt Fraction et David Aja révolutionnaient le personnage à l’occasion d’Immortal Iron Fist. C’est loin d’être un mauvais repère et les fans de longue de mister Rand seront en terrain de connaissance. Pour ceux qui viendraient de découvrir « poing de fer » dans sa version télévisée, même s’il est moins barbu ici, il y a des points de connexion (comme les combats clandestins, quand bien même Rand lui-même n’y touche pas à l’écran).

« If I’m no longer Iron Fist, champion of K’Un-Lun… Then who am I ? »

Mais il y a des différences entre les approches du dessinateur et de son scénariste. Perkins travaille sur son style, à partir de son style mais sans perdre ce qui rend caractéristique l’ancien dessinateur de The Stand, d’Union Jack ou de Deathlok. On n’ira pas jusqu’à dire qu’Ed Brisson se renie, lui, mais il s’efface devant un exercice finalement assez académique, qui réserve peu d’éléments de surprise. Certes, au lieu de nous inventer une cité céleste de plus, il introduit une île. Mais sorti de là le préambule de ces « Seven Masters » semble nous promettre un tournoi tel que l’on en a déjà vu dans l’arc The Seven Capital Cities of Heaven ». Le tournoi sur une île, c’est un genre cinématographique en lui-même mais ce préambule fait qu’on se demande si on ne se dirige pas aussi vers quelque chose à la Dead Or Alive (Tecmo). On ne peut guère tirer des plans sur la comète et juger ce premier épisode en prédisant ce qui nous attend ou pas sur cette île. Mais l’ennui est que ce démarrage est très factuel, très premier degré. On n’y fait pas référence à l’entourage du héros et le seul trait de caractère proéminent (sa peur de plus être le « champion de K’Un-Lun ») sonne plus comme un problème d’orgueil (et Rand n’a jamais vraiment semblé très orgueilleux) que comme une question vitale. C’est un premier épisode qui fait (bien) le job mais sans gros rebondissement. Peut-être aussi qu’il s’agit pour Brisson d’insister sur le retour à un certain classicisme avant de vraiment dévoiler d’autres intentions. En limitant Iron Fist à des histoires de tournoi, il nous semble que Marvel sous-estime certaines pistes, comme le fait de pouvoir le faire exister comme un super-héros de premier plan (c’est quand même quelqu’un qui affrontait Sabretooth avant que ce soit la mode). Iron Fist #1 est bien, efficace, mais donc un poil convenu au niveau de l’histoire.

[Xavier Fournier]