Avant-Première VO: Review Deathstroke #22

Avant-Première VO: Review Deathstroke #22

8 août 2017 Non Par Xavier Fournier

Deathstroke s’est acheté une conduite. Il est désormais le mentor de Defiance, une équipe de « héros à louer » mais aussi une variation des Titans/Teen Titans qui ne dit pas son nom. Toute bonne action a un prix, pourrait-on dire. Et Christopher Priest en profite pour explorer les limites assez floues de la moralité. Surtout quand Deathstroke croise une vieille connaissance, un certain… Doctor Light.

Deathstroke #22Deathstroke #22 [DC Comics]
Scénario de Christopher Priest
Dessins de Diogenes Neves
Parution aux USA le mercredi 2 Août 2017

Ces derniers temps, le scénariste Christopher Priest s’inspire grandement d’une idée qui existait avant la refonte de DC en 2011. A l’époque, Deathstroke avait décidé de fonder sa propre variation des Titans pour mieux salir leur nom, en la composant d’assassins et de héros déchus comme Arsenal. Priest surfe sur la même idée, certes, mais en l’utilisant mieux, à commencer par le fait que ce n’est pas basé sur une notion puérile de « je vais vous salir votre nom ». Avec Defiance (le nom de l’équipe), Deathstroke en profite pour travailler avec deux de ses enfants, Jericho et Ravager, personnages qui avaient été malmenés par le reboot de 2011 et qui trouvent ici une existence un peu moins « névrosée ». Le reste de l’équipe comprend Terra (nom associé s’il en est à Deathstroke) mais aussi les visages plus neufs, plus imprévisibles, que sont la nouvelle Power Girl et l’actuel Kid Flash (Wally West, second du nom). Il y a une atmosphère de « neuf » qui se dégage de Defiance. Mis à part qu’on se doute que DC Comics ne va pas sacrifier Wally, un personnage en vue à la TV, les autres membres sont beaucoup plus malléables et Priest a ainsi une équipe/supporting cast qui peut basculer comme bon lui semble. En un sens, l’auteur est un peu dans la même situation que Peter David à certaines époques du X-Factor de Marvel.

« A cape, Slade, really ? »

Si Defiance a des adversaires qui manquent carrément de charisme cette fois (les Radiant Men, sorte de Sentinelles orientales), un autre point fort du scénario repose sur le face-à-face entre Slade et un « confrère », à savoir Doctor Light. Rebirth étant passé par là, le Doctor Light en question fait carrément plus penser à celui d’avant 2011, qui a connu Identity Crisis, qu’à la version d’après 2011, qui aidait la Justice League. Là aussi, tout le jeu est de rester imprévisible. On se demande lequel des deux personnages va avoir le dessus et les auteurs arrivent carrément « en oblique », partant sur une autre voie. On retrouve aussi les (bonnes) manies scénaristiques de Priest (par exemple les intertitres sur fond noir). Diogenes Neves s’acquitte très bien des dessins mais on regrettera une colorisation un peu trop présente et massive, qui écrase ses traits. Certes, Deathstroke est un peu dilué là-dedans. La présence de tant de personnages déborde sur son « temps de parole ». Mais globalement, que ce soit les membres de Defiance ou Doctor Light, on a la sensation d’une remise en état des protagonistes, Priest prenant soin de les mettre dans une position qui pourrait partir dans différentes positions. Très curieux de voir ce que pourrait donner une rencontre entre Defiance et les Titans…

[Xavier Fournier]