Avant-Première VO: Review X-Men Red #8

Avant-Première VO: Review X-Men Red #8

30 septembre 2018 Non Par Xavier Fournier

Les X-Men de Jean Grey (la « Team Red ») sont le dernier rempart contre les nanites de Cassandra Nova, qui sont sur le point de transformer toute une partie de l’humanité en Sentinelles et de détruire au passage tous les mutants. Non contente de manipuler Forge, Cassandra garde aussi en réserve un point très important.

X-Men Red #8X-Men Red #8 [Marvel Comics]
Scénario de Tom Taylor
Dessins de Carmen Carnero
Parution aux USA le mercredi 26 sep 2018

Il y a comme une malédiction chez les titres X-Men de ces dernières années. C’est à dire que la plupart d’entre eux commencent plutôt bien, semblent annoncer un renouveau, une direction précise, un élan… et tout cela se perd quelque part en cours de route une fois qu’on a passé les six ou sept premiers épisodes. Comme si les auteurs perdaient leur vista quelque part en cours de route. On a pu le voir sur Extroardinary X-Men, Astonishing X-Men version Soule et d’autres titres. Et il semble maintenant que c’est au tour de Tom Taylor de perdre le cap sur X-Men Red, qui avait plutôt bien commencé. On a la sensation qu’après une période de mise en place, Taylor ne sait plus comment finir (peut-être déstabilisé par la prochaine réorganisation des titres X à l’issue d’Extermination ?). Du coup voilà un conflit contre Cassandra Nova qui pêche un peu au niveau de la tension. Que Nova et Jean Grey règlent leurs comptes non pas sur le plan physique mais via télépathie, c’est un peu normal vus les pouvoirs des deux personnages. Mais botter en touche le côté physique du combat pour nous en montrer si peu du plan astral, c’est décevant. Surtout que les X-Men sont assez éloignés du danger (l’invasion de micro-sentinelles). Cette distance à tous les niveaux fait que d’un seul coup on rentre beaucoup moins dans le récit. Ce qui est dommage, c’est qu’il y a des précédents de « visites télépathiques » qui fonctionnaient assez bien (par exemple dans des épisodes de Morrison/Quitely) et il est dommage de manquer cette opportunité pour nous montrer un vrai duel « mental » entre ces deux-là.

« Your race will be wiped out soon. And it’s largely thanks to your warped mind. »

Carmen Carnero fait du bon travail au dessin mais la mise en couleur a tendance à tout aplatir, avec des teintes grisées bien trop courantes, contrastant avec d’autres zones carrément fluo (par exemple l’eau). Tout a l’air en plastoc et c’est dommage car, en termes de narration, Carnero gère bien les changements de points de vue. Cette gestion des couleurs, où tout semble être artificiel, rajoute encore de la distance à un scénario déjà moins efficace que dans les épisodes précédents. On a presque le sentiment d’une fin de série bien que le combat final ne se soit pas encore produit. C’est d’ailleurs un peu, là aussi, le problème. Si Cassandra Nova avait vraiment dans l’idée de détruire une grande partie des humains et des mutants, si elle pensait lancer sa grande attaque dans ce numéro… Pourquoi faut-il qu’elle ait gardé en réserve ce pion si important qui va maintenant lui servir pour « le combat de plus » ? Pourquoi ne pas l’avoir utilisé avant, quand elle pouvait encore fait basculer les choses ? Au passage, il est dommage aussi que la série fasse un usage si intermittent de Namor, qui pourrait apporter plus de caractère. Tout cela sent un peu la fin de règne et on a la sensation que le cœur de Taylor n’y est plus vraiment.

[Xavier Fournier]