Avant-Première VO: Review Witchblade #139

8 novembre 2010 Non Par Comic Box

[FRENCH] Alors que Witchblade pourrait se lancer à fond dans les retombées d’Artefacts et casser du démon à tour de bras (et de talisman), le scénariste Ron Marz préfère temporiser la chose et valoriser le sentiment humain. Un personnage secondaire de la série est mort ? L’auteur prend la peine de s’y attarder pour donner plus de relief à la situation.

Witchblade #139 [Top Cow] Scénario de Ron Marz
Dessins de Michael Gaydos
Sortie aux USA le mercredi 10 novembre 2010

Julie, la sœur de Sarah, a été récemment tué. La couverture de Witchblade #139 semblait nous promettre une sorte de flashback un peu « émo », comme dans ces sempiternels épisodes des X-Men où Colossus pleure très artificiellement la disparition de Kitty Pryde ou de sa sœur (quand ce n’est pas le contraire). Un épisode qui serait un grand vide, dans lequel Witchblade resterait des pages entières à bouder dans un appartement, en serrant un accessoire quelconque qui aurait appartenu à sa sœur ? C’est méconnaître Ron Marz. D’abord, après les événements récents (non seulement le décès de sa sœur mais aussi l’enlèvement de son enfant) Sarah est obligée chez le psy, avec le risque de perdre sa plaque de police si elle est jugée mentalement instable. Et à partir de là différents personnages vont partager leur point de vue sur l’idée de deuil. Marz entre d’ailleurs à un moment en résonance avec le plus grand sentiment de deuil qu’ait connu l’Amérique dans l’Histoire récente. La manière qu’à Sarah de faire face est à l’image de son caractère. Elle beaucoup plus rageuse et décidée que la plupart des personnages de comics et le sentiment qui s’impose dans cet épisode c’est que la colère et l’appétit de vengeance seront les moteurs de la saga à venir. On n’est très certainement pas dans l’ambiance « émo » que j’appréhendais et le ton est autrement plus décidé.

Ce qui change aussi dans ce numéro, c’est la présence de Michael Gaydos (Alias) aux dessins. C’est étonnant de voir Sarah pourvue du même visage (ou presque) que Jessica Jones mais Gaydos excelle dans l’exercice et apporte carrément une autre ambiance à la série. Il est clair que je préfère cette approche à celle de Stjepan Sejic, le dessinateur habituel du titre, un peu trop centré sur la couleur et pas assez sur le dessin en lui-même. Cela permet également de juger autrement le scénario de Marz sur la série. Si plus tard Gaydos voulait bien revenir faire quelques épisodes, ce ne serait pas pour me déplaire !

[Xavier Fournier]