Avant-Première VO: Review Savage Dragon #177

Avant-Première VO: Review Savage Dragon #177

26 décembre 2011 Non Par Comic Box

[FRENCH] Erik Larsen ose là d’autres se prennent les pieds. Cette fois le fils de Savage Dragon affronte ni plus ni moins que… le cadavre de Ben Laden, ranimé par les radiations et transformé en une sorte d’hybride entre Hulk et Godzilla. L’humour caustique du scénariste/dessinateur carbure à pleine puissance…

Savage Dragon #177 [Image Comics] Scénario de Erik Larsen
Dessin de Erik Larsen
Sortie aux USA le mercredi 21 décembre 2011

Dans les comic-books on aime bien ranimer les tyrans et les fanatiques pour continuer de se moquer d’eux au delà de la tombe. C’est ainsi qu’on ne compte plus les épisodes où le cerveau d’Hitler est ramené à la vie dans un corps cyborg ou dans celui d’un gorille. Pour Erik Larsein, il n’y avait apparemment pas de raison que Ben Laden ait droit à un traitement de faveur. D’autant que depuis des années Savage Dragon assumer son rôle de chronique de son temps en faisant références à divers grands événements politiques. Annoncé depuis de nombreux mois voici donc le numéro « spécial Osama Ben Laden », un improbable récit dont le coté loufoque est totalement assumé : abandonné dans les eaux le cadavre du terroriste dérive… jusqu’au Japon où la catastrophe de Fukushima a l’effet de réanimer le corps sous la forme d’un zombie géant… qui part aussitôt attaquer les USA. Bien sûr, raconté au premier degré vous obtenez un scénario digne des délires de l’imitation de Jean-Pierre Papin à la grande époque des Guignols. Mais, autre « bien sûr », on est à l’évidence dans un exercice bien différent du premier degré. Au contraire il y a quelque chose dans cet épisode du Mars Attacks de Tim Burton (si ce n’est que l’astuce musicale pour venir à bout de l’adversaire appartient à un registre différent).

Dans son coin Larsen se démène pour faire vivre sa série et lui donner un ton sans pareil. En voici encore une illustration évidente. En dehors du coup de pub provoqué par ce Ben Laden irradié, l’auteur continue de disposer ses pions et de faire avancer ses personnages. Par exemple on a cette fois une meilleure idée de la répartition des rôles entre le vrai Savage Dragon et son fils Malcom, obligé de prendre sa suite sur Terre. Savage Dragon continue d’être une série plaisante et iconoclaste, au déroulement organique. Le pastiche y a sa place (la preuve!) mais Larsen ne perd pas de vue qu’il doit continuer de faire avancer ses personnages (encore que justement ce qui arrive aux Little Rascals depuis quelques numéros pose certaines questions quand à la continuation du « temps réel » dans la série. Mais on verra là aussi où Larsen nous emmène).

[Xavier Fournier]