Avant-Première VO: Review Infinity Wars: Soldier Supreme #1

Avant-Première VO: Review Infinity Wars: Soldier Supreme #1

24 septembre 2018 Non Par Xavier Fournier

Alors que « Requiem » a reconfiguré l’univers Marvel, tous les personnages résultants sont désormais des « mélanges », la fusion de deux êtres antérieurs. Ainsi Soldier Supreme nous raconte les exploits de Stephen Rogers, maigrichon transformé malgré lui en super-sorcier. On l’aura compris, il s’agit de remixer les vies de Captain America et Doctor Strange en un seul bonhomme, avec le même procédé pour les personnages secondaires.

Infinity Wars: Soldier Supreme #1Infinity Wars: Soldier Supreme #1 [Marvel Comics]
Scénario de Gerry Duggan
Dessins d’Adam Kubert
Parution aux USA le mercredi 19 sep 2018

Alors que le plus récent numéro d’Infinity Wars organisait la fusion d’une moitié de l’univers Marvel avec l’autre, on faisait le rapprochement avec un Amalgam qui se concentrerait sur le catalogue de l’éditeur. Voici qu’apparaissent des miniséries qui viennent conforter cette impression. Là où Marvel vs. DC débouchait sur le monde d’Amalgam et une série de numéros spéciaux (comme Super-Soldier, le mélange entre Superman et Captain America), voici donc des titres qui nous en disent plus sur les origines recomposées de nouveaux héros nés du crossover. Concernant Supreme Soldier, c’est un peu lui la figure de proue des Infinity Warps et on avait déjà aperçu une portion de son équivalent du « projet Rebirth ». Cette série qui lui est entièrement consacrée permet d’en montrer plus. Au début, le mélange semble presque mécanique. Avec ceci d’autant plus étrange qu’on a l’impression que ce n’est pas forcément les héros des comics que l’on a « mélangé » mais plutôt leurs avatars des films de Marvel Studios (la référence indirecte à l’Ancien étant une femme, par exemple). Assez vite, pourtant, ce n’est pas le personnage central qui retient l’attention mais bien son entourage. Par exemple, dans un monde où les vies de Doctor Strange et Cap sont mélangées, qui donc tient lieu de Winter Soldier ? Et qui est Dormammu ? Que sont les Howling Commandos ? Difficile à dire si ce sera le cas pour les autres miniséries concernées mais Gerry Duggan prend soin de mélanger des éléments connus du grand public. Même quelqu’un qui n’aurait jamais ouvert un comic-book de sa vie mais ne connaîtrait que les films s’y retrouverait facilement. Pour les lecteurs plus endurcis, la ballade peut s’avérer plaisante également, un peu comme si pour créer quelque chose de nouveau (mais de familier), on avait mélangé deux boites de Playmobil pour créer des hybrides.

« How long has it been since Ardennes? »

Adam Kubert donne au monde du Soldier Supreme un élan énergique, sans que ce soit pour autant le travail le plus détaillé, le plus appliqué, que l’artiste nous a proposé jusqu’ici. Il semble avoir travaillé sous une contrainte de temps. Il faut dire que – sans être totalement torpillé pour autant – il n’est pas aidé par la colorisation de Matthew Wilson, avec des couleurs parfois appliquées de manière irréfléchie. Exemple, ce cher Stephen Rogers passe d’une couleur de cheveux/barbe à une autre. Il est tantôt blond, tantôt châtain. Parfois la barbe est bien brune, dans d’autres moments elle est plus claire alors que la lumière ambiante n’explique pas vraiment la chose. Cela reste du détail, mais pour le coup on se demande si le coloriste lui-même n’a pas travaillé selon des délais fantaisistes. Même s’il y a plusieurs moments assez sympas dans l’épisode, cette tranche de vie de « Cap/Doc » ne fait pas avancer l’intrigue globale (les Infinity Warps n’ont pas réellement conscience de l’anormalité de leur état). Du coup, même si explorer un peu plus le monde du Soldier Supreme a son intérêt et quelque chose de ludique, sans doute qu’il aurait été judicieux de se limiter à un seul épisode, tant on ne voit pas trop en quoi un deuxième chapitre peut réellement faire avancer la chose (en dehors d’un inexorable réveil au XXI° siècle, on l’aura compris). Soldier Supreme est une recombinaison marrante (encore que pas indispensable) et sur deux épisodes la blague risque de tirer un peu trop sur la corde, pour peu de résultats.

[Xavier Fournier]