Avant-Première Comics VO: Review House of X #5

Avant-Première Comics VO: Review House of X #5

23 septembre 2019 Non Par Xavier Fournier

Il y a beaucoup de gens qui rejoignent la « Maison X » ces temps-ci. Des gens dangereux, des gens morts et même quelques mutants jusqu’ici assez secondaires qui trouvent désormais une application nouvelle de leurs pouvoirs. La méthode du Professor X et la philosophie des X-Men se dévoile beaucoup plus dans ce numéro, même si on reste un peu inquiet devant la subjectivité de la chose.

House of X #5House of X #5 (Marvel Comics)
Scénario de Jonathan Hickman
Dessin de Pepe Larraz
Parution aux USA le mercredi 18 septembre 2019

Dans sa refonte des X-Men, Jonathan Hickman nous a déjà donné quelques épisodes de House of X ou de Power of X qui changent profondément la compréhension qu’on avait d’un ou deux personnages et de leurs pouvoirs. La livraison de cette semaine va encore plus loin dans cette direction en expliquant en rafale d’autres mutants qu’on croyait connaître et en les combinant dans un but nouveau. C’est ici que l’on apprend comment et pourquoi quelques visages morts avant ce run d’Hickman sont pourtant là et en apparence bien portant. Hickman apporte quelque chose qui a le même impact que la « mutation secondaire » de Grant Morrison en son temps. Si ce n’est qu’il ne change pas tellement les pouvoirs des persos concernés. Il montre juste qu’on en n’avait pas compris le sens. Bon après, bien sûr, il ne faut pas commencer à se demander comment une académie comptant plusieurs généticiens spécialistes des mutations ont pu ainsi ignorer le potentiel de leurs élèves mais le gain pour la mythologie des X-Men fait que cela vaut le coup de s’asseoir sur ce « flou » là. Finalement c’est la matérialisation ultime du « travail d’équipe » et le scénariste en profite pour montrer ce que cela donne quand les mutants travaillent ensemble plutôt que de s’affronter.

« We see them. But do we know them? »

Tandis que Pepe Larraz s’en tire toujours superbement aux dessins, il reste cependant un aspect vaguement inquiétant, inhumain (sans jeu de mots), qui fait que les X-Men d’Hickman ressemblent de plus en plus à une sorte de secte. Storm chauffant la foule a quelque du discours de Morpheus devant la population de Sion. On comprend bien que les mutants s’unissent pour lutter contre la menace présente et future des sentinelles et des autres technologies. Mais on oublie encore une fois (ce n’est pas le premier run à le faire, c’est juste encore un peu plus manifeste) que les X-Men sont des héros qui sont supposés ne pas penser qu’à leurs fesses. En théorie ils défendent la veuve et l’orphelin. Le rêve de Charles Xavier çà l’origine, c’est l’humanité et les mutants vivants ensemble, en parfaite harmonie. Le coup de « tu es un mutant donc tu fais automatiquement partie de notre communauté » devient une surenchère de ce qui s’est passé à l’époque où Rogue, Magneto ou Emma Frost ont pu rejoindre les X-Men. D’une on doute que certains fanatiques décideraient juste comme ça de se plier, de façon placide, au Prof X. De l’autre rien que le line-up qui se compose fait que normalement tout le reste de l’univers Marvel devrait partir en guerre contre les X-Men. Surtout quand on regarde le côté « Sabretooth peut tuer les humains qu’il veut mais il a l’immunité » des épisodes précédents. Hickman trouve du sens, en rajoute là où il n’y en avait pas, rend important les personnages les plus insignifiants. Mais se pose la question de l’âme. Et cet épisode distingue les deux, justement. Si l’on prend les suppléments de l’épisode. Il y a quand même certaines questions à se poser. D’abord est-ce que tous les personnages sont bien qui ils prétendent être (malgré les apparences) mais aussi pourquoi certains mutants semblent ne pas avoir été ressuscités. Toute la question est de savoir si Hickman nous montre les choses au premier degré, si c’est la nouvelle donne, point OU si effectivement un twist va nous ramener un peu l’âme des héros. Parce que des sapeur-pompiers qui ne sauveraient que leur ethnie et se moqueraient des autres auraient quand même un parfum d’Orwell. Tout ca est très bien sur un plan de remise en ordre de la machine, mais où est le personnage qui donnera un peu de sentiment à tout ça ?

[Xavier Fournier]