Avant-goût VO : Review Fantastic Four #555

9 mars 2008 Non Par Comic Box

ff5551.jpg[FRENCH] Deuxième épisode des FF façon Millar et Hitch et les choses restent toujours aussi spectaculaires (même dans les pages sans combat). Mister Fantastic fait le tour d’un nouveau monde et se voit annoncer la fin de l’ancien tandis que Johnny fait la connaissance d’une ennemie dont la discretion n’est pas le fort. Ben Grimm est égal à lui-même. Ne reste qu’une question: mais où diable est donc passée l’Invisible ?

Fantastic Four #555[Marvel]

Scénario de Mark Millar
Dessins de Bryan Hitch

Sortie américaine le 12 mars 2008

Alyssa Moy et son mari présentent « Nu World » à Mister Fantastic, une nouvelle Terre qui nous permettra d’oublier les soucis de pollution ou des ressource naturelles. Je n’ai pas de mal à prévoir que de nombreux critiques ou lecteurs se rueront pour dénoncer l’impossibilité d’une telle planète factice, qui ne tient pas seulement aux finances mais aussi au nombre d’ouvriers qu’il faudrait pour atteindre ce but. Seulement pour peu qu’on se laisse guider par un certain sens du merveilleux (en se souvenant que Stan Lee et Jack Kirby nous faisaient avaler des choses pas plus possibles, en profitant que nous n’avions que 10 ou 12 ans) ce décor n’est pas si impossible à avaler. Plus encore, je me suis demandé un moment si Millar n’était pas en train de mettre en place la version « scientifique » de Terre 2 ou d’un autre univers façon Ultimate. A savoir une planète où pourrait migrer les Fantastiques et une partie de l’humanité, donnant ainsi lieu à une Terre qui serait libérée de la continuité des autres séries tout en ne remettant pas en cause le passé. Je doute qu’on en arrive là mais la possibilité reste intriguante.

Un seul petit truc: tandis qu’Alyssa fait faire le tour de la planète en prenant grand soin d’expliquer comment les « plus grands esprits scientifiques » ont participé à ce projet, on se demande pourquoi Mister Fantastic (et par extension des gens comme Tony Stark ou Hank Pym) n’ont pas été consultés plus tôt. Il n’est pas très difficile de voir poindre, sous les promesses d’utopie, les premiers signes d’une certaine forme d’autoritarisme, avec des décisions prises au niveau politiques ou monétaires sans aucun signe apparent de démocratie. Le plus étrange là-dedans c’est que ca n’a pas l’air de faire tiquer Reed, peut-être un peu trop fasciné par l’esprit d’Alyssa.

D’ailleurs c’est un point commun aux trois mâles des FF: se laisser guider par les femmes. La Chose passe une partie de son temps d’apparition à parler de sa nouvelle conquète. Johnny ne cache pas qu’il est en état de drague permanente et même son nouveau combat dégènère en échange de salive. Et Reed, donc, se fait mener par le bout du nez par Alyssa. Curieux que dans le même temps l’intervention de Sue se résume à… rien du tout et qu’on ne l’ait vue jusqu’ici limitée que dans un rôle de mère ou de dame animant des clubs de charité. Espérons qu’elle n’est pas pour autant prise pour une potiche et qu’elle saura, le moment venu, sortir ses griffes pour défendre non seulement son couple mais aussi certaines valeurs humanistes!

Bryan Hicth montre une nouvelle fois qu’il est un maître, arrivant à rendre dynamique pas seulement des doubles pages montrant un autre monde (quelque part, ce genre de vue ne demande pas vraiment de storytelling) mais bien quand il arrive à insufler de l’énergie à Reed enfourchant un véhicule. Oh, et au passage son Ben Grimm (sur lequel j’avais des reserves le mois dernier) est désormais bien mieux maîtrisé. L’un des meilleurs comics du moment!

[Xavier Fournier]