Review : Indiana Jones et le Cercle Ancien – PS5
19 avril 2025Après plusieurs mois d’attente depuis la sortie Xbox, Indiana Jones et le Cercle Ancien arrive enfin sur PS5. Un événement attendu comme le Graal par de nombreux fans, curieux de découvrir si l’archéologue le plus célèbre du cinéma allait briller dans cette adaptation vidéoludique. Bonne nouvelle : l’attente a porté ses fruits. Voici notre test complet, en quatre grands temps forts.
Un lancement décalé mais qui vaut le détour
Lorsqu’Indiana Jones et le Cercle Ancien a été dévoilé, les fans de la saga iconique portée par Harrison Ford ont tout de suite été enthousiastes. L’idée d’un jeu d’aventure en vue à la première personne, centré sur ce personnage mythique, avait de quoi séduire. Cependant, ce qui a jeté une ombre sur cette excitation, c’est l’annonce d’une exclusivité temporaire sur Xbox Series X|S et PC, repoussant la sortie sur PlayStation 5 à plusieurs mois après la sortie initiale.
Cette décision éditoriale a provoqué de nombreux débats dans la communauté. Certains joueurs PlayStation se sont sentis lésés, notamment ceux qui avaient grandi avec les films et attendaient de revivre l’esprit d’Indy dans une aventure moderne sur leur console favorite. Microsoft, éditeur du jeu via Bethesda, n’a rien laissé au hasard : la sortie initiale sur Xbox en décembre 2024 a bénéficié d’un marketing intense et d’un accès anticipé pour les abonnés Game Pass, accentuant le sentiment d’inégalité.
Mais cette attente, finalement prolongée jusqu’au 17 avril 2025 (ou le 14 avril pour les versions Premium), n’aura pas été vaine. Les développeurs de MachineGames ont profité de ces mois supplémentaires pour peaufiner l’optimisation sur PS5. Résultat : le jeu arrive dans une version techniquement très aboutie. Sur PS5 standard, on bénéficie d’une expérience fluide en 60 FPS, et sur PS5 Pro, le rendu 4K natif est saisissant. Les fonctionnalités spécifiques à la manette DualSense, notamment le retour haptique et les gâchettes adaptatives, renforcent l’immersion et compensent quelque peu l’attente. Finalement, ce décalage a permis de livrer une version PS5 solide et, pour certains, même supérieure à l’édition initiale.
Une aventure fidèle aux films, entre mythe et histoire
L’action se situe en 1937, peu après les événements des Aventuriers de l’Arche perdue. Indiana Jones enquête sur un artefact ancien aux pouvoirs insoupçonnés : le mystérieux « Cercle Ancien ». De l’Égypte aux temples perdus de l’Amazonie, en passant par des ruines européennes, l’intrigue nous entraîne dans une course-poursuite haletante contre une faction nazie et un culte mystique.
L’histoire, solidement écrite, conserve l’équilibre subtil entre fiction archéologique et aventure fantastique. Le tout est ponctué de dialogues savoureux, de cinématiques dynamiques et de moments plus calmes propices à l’exploration. Mention spéciale aux personnages secondaires, bien développés, qui enrichissent considérablement la narration. Ce qui marque immédiatement dans Le Cercle Ancien, c’est la fidélité au matériau d’origine. MachineGames n’a pas simplement greffé un skin d’Indy sur un FPS lambda : le jeu a été pensé comme une lettre d’amour à la franchise. Les décors sont grandioses, regorgeant de détails archéologiques, de pièges anciens, d’artefacts à analyser et de journaux à déchiffrer. La direction artistique rend un hommage subtil mais constant à la trilogie originelle. La jouabilité, quant à elle, est un savant mélange d’exploration, de résolution d’énigmes et d’action. On passe avec fluidité d’une phase de combat à une séquence de réflexion, puis à une course haletante dans un temple en ruine. Les mécaniques d’interaction avec les éléments du décor sont nombreuses : leviers, plateformes mouvantes, systèmes de contrepoids… mais jamais répétitives. Le fouet emblématique d’Indy n’est pas un simple gadget : il est utilisé à la fois pour se balancer, désarmer les ennemis, ou activer des mécanismes à distance.
Côté immersion, on appréciera aussi les clins d’oeil à la trilogie cinématographique, comme par exemple, la reprise de l’introduction des Aventuriers de l’Arche Perdue pour commencer le jeu ou encore l’exploration dans les sous-terrains du Vatican qui ne sont pas sans rappeler les mêmes recherches sous Venise dans Indiana Jones et la Dernière Croisade.
Le doublage français est un des points forts du titre. Richard Darbois reprend la voix iconique d’Harrison Ford, ce qui renforce instantanément l’authenticité de l’expérience. Les autres personnages ne sont pas en reste, avec des voix convaincantes et bien dirigées.
Un retour magistral dans l’univers d’Indy
Graphiquement, Le Cercle Ancien impressionne. Les environnements sont magnifiques, variés et regorgent de détails historiques. Chaque recoin semble conçu pour être exploré, chaque objet mérite d’être examiné. Les effets de lumière, notamment dans les ruines et les cavernes, sont particulièrement soignés. La direction artistique respecte à la lettre l’univers visuel des films.
La jouabilité, un mix intelligent d’énigmes, d’escalade, de combats et d’exploration, brille par son dynamisme. Le fouet emblématique est un véritable outil de gameplay, bien plus qu’un simple clin d’œil. Et que dire du doublage français ? Richard Darbois, voix légendaire de Harrison Ford, livre une prestation impeccable qui parachève l’illusion d’un nouveau long-métrage interactif.
Le choix de la vue à la première personne peut surprendre, voire diviser. Pourtant, il se révèle ici particulièrement pertinent. Il permet de vivre les péripéties « dans la peau » d’Indiana Jones : chaque saut, chaque piège évité de justesse, chaque objet découvert devient personnel. On ne regarde pas Indy vivre l’aventure, on est Indy.
Ce point de vue renforce considérablement l’immersion sensorielle. Les coups de fouet, les coups de poing dans les combats au corps à corps (très dynamiques), la respiration haletante dans les passages tendus… tout cela contribue à un réalisme viscéral. Le travail sonore, notamment le mixage 3D, y est pour beaucoup. On entend les cliquetis des pièges autour de nous, les pas des ennemis résonner dans les couloirs, le souffle du vent dans les grottes : une ambiance digne d’un grand film d’aventure.
Ajoutons à cela une ambiance musicale réussie, orchestrée dans le plus pur style John Williams. Les thèmes sont épiques sans être envahissants, et savent se faire discrets pour laisser place aux moments de tension ou d’introspection. Cette alternance entre moments spectaculaires et phases plus lentes contribue à un rythme parfaitement maîtrisé, qui ne lasse jamais.
Enfin, le jeu parvient à proposer une expérience accessible sans être simpliste. Les énigmes demandent de l’attention mais sont logiques. Les combats sont exigeants mais jamais injustes. Et la diversité des situations maintient l’intérêt de bout en bout.
Avec Le Cercle Ancien, Indiana Jones revient sur le devant de la scène vidéoludique de la plus belle des manières. C’est un jeu généreux, riche en contenu, fidèle à l’esprit des films et porté par une réalisation technique exemplaire. La version PS5, en particulier, tire son épingle du jeu avec une immersion et une fluidité de très haut niveau. Que vous soyez fan de la première heure ou simple amateur d’aventures bien ficelées, ce titre mérite toute votre attention. À la fois hommage et renouveau, c’est bien plus qu’un simple jeu sous licence.
[Pierre Bisson]