Avant-Première VO: Review Intertwined #1

Avant-Première VO: Review Intertwined #1

6 octobre 2016 Non Par Antoine Maurel

Nous ne pouvions décemment pas manquer la sortie mondiale de la première édition papier d’Intertwined, une nouvelle série signée Fredéric Pham Chuong, au dessin, et Fabrice Sapolsky au scénario. Si ces noms vous disent quelque chose, c’est tout à fait normal : non seulement le pool créatif d’Intertwined est 100% français, et Fabrice n’est autre que… le co-fondateur de Comic Box ! Les deux compères signent un premier numéro plein d’enthousiasme sur la forme, dont on attend la suite avec impatience pour réellement jauger le fond.

Intertwined #1Intertwined #1 [Dynamite]
Scénario de Fabrice Sapolsky
Dessins de Fredéric Pham Chuong
Parution aux USA le mercredi 5 octobre 2016

1971. Hong Kong. Le jeune Juan n’a qu’une chose en tête : un tournoi d’arts martiaux qui lui permettra de prouver une bonne fois pour toutes la supériorité du Wing Chun sur les autres formes de kung-fu, et de s’extirper des bas-fonds. Juan est tellement concentré sur son objectif qu’il en oublierait presque l’enterrement de son oncle. Lequel lui a laissé un héritage nécessitant un petit aller-retour à New York. Une simple formalité… en théorie ! Juan n’est même pas encore arrivé à l’aéroport que, déjà, les embûches et les coups pleuvent. Quoi de plus normal dans un comic-book qui puise sa source dans les films de Bruce Lee, après tout… ?

Nous vous laisserons la surprise de la fin de ce premier numéro, mais sachez qu’il n’est qu’une mise en bouche, ayant pour seule vocation de nous amener au véritable sujet promis par les auteurs durant la campagne de financement (Intertwined est en effet né sur Kickstarter, où ce premier numéro a été intégralement financé, avant d’attirer l’œil de Dynamite). En effet, la promesse d’Intertwined est celle d’un New York dont le Spider-Man ne serait pas un gamin du Queens mais un immigré asiatique arrivé illégalement. Une belle manière de revisiter certains mythes en les mélangeant avec des problématiques très actuelles. Si la dimension communautaire et les super-pouvoirs sont évoqués sur la page-titre, nous resterons sur notre faim pour cette fois-ci, tant les auteurs utilisent ces 24 premières pages comme autant de pierres angulaires qui serviront de fondations à la suite. Ils n’en oublient pas pour autant de saupoudrer un peu d’action ici et là, laissant au dessinateur l’occasion de donner toute sa mesure. On le sait, Fred Pham Chuong est lui-même un fervent pratiquant du Wing Chun. Cela se sent dans des pages parfaitement chorégraphiées, dont les gestes possèdent un naturel certain. Sa maîtrise des speedlines insuffle une dynamisme permanent aux combats d’Intertwined. A contrario, on le sent parfois un peu plus à la peine sur des pages plus statiques, où son trait jeté et certains raccourcis anatomiques fonctionnent moins bien. Rien de très alarmant, d’autant que la planche 10 – aussi belle que statique, pour le coup – constitue à elle seule une magnifique promesse de ce que le dessinateur est capable de nous donner. Un constat à l’image de ce premier numéro dont les pages défilent finalement trop vite. Et on a hâte de voir les auteurs tenir toutes ces belles promesses !

[Antoine Maurel]