Avant-Première VO: Review Generations – Phoenix & Jean Grey #1

Avant-Première VO: Review Generations – Phoenix & Jean Grey #1

13 août 2017 Non Par Xavier Fournier

Deuxième numéro spécial lié à Generation, celui-ci réuni sur un même plateau la Phoenix du passé et la jeune Jean Grey qui rôde actuellement dans l’univers Marvel, justement occupée à chercher à en apprendre plus la Phoenix Force, de peur de lui céder un jour. Pour le coup, la rencontre est mieux sentie que pour les deux Hulk la semaine dernière.

Generations - Phoenix & Jean Grey #1Generations – Phoenix & Jean Grey #1 [Marvel Comics]
Scénario de Cullen Bunn
Dessins de R.B. Silva
Parution aux USA le mercredi 9 Août 2017

On reprochait à Generations – Totally Awesome Hulk/Banner Hulk #1 de ne pas avoir su choisir son « moment », en utilisant un Bruce Banner tellement intemporel qu’il en perdait la plus grande partie de son intérêt. C’est une erreur que ne fait pas Cullen Bunn, en sélectionnant une époque bien précise de la Phoenix originale, c’est à dire le moment où Mastermind, « le Cerveau », commence à peine à la séduire et en l’a pas encore détraqué. C’est une Phoenix non seulement avant la saga de Dark Phoenix mais aussi avant le Hellfire Club, qui n’a pas encore déraillé. Tandis que la série Jean Grey a pour fil rouge le fait d’apprendre à maîtriser cette force cosmique, on comprend que la rencontre est autrement plus intéressante pour la jeune fille. D’autant que Cullen Bunn emprunte quelques mécanismes narratifs à Chris Claremont. La scène où les deux jeunes femmes vont danser pour se changer les idées, c’est typique des X-Men de la grande époque). Pour autant le scénariste s’égare parfois un peu dans les différentes explications successives de la relation Jean Grey/Phoenix à travers les âges. C’est à dire que la Jean Grey moderne est convaincue de réellement rencontrer la vrai Jean, se demande même si elle doit la prévenir de sa mort à venir (ce qui risque de faire rengaine, avec tous les héros classiques morts impliqués dans Generations)… Sans réaliser qu’après coup la Jean de cette époque a été identifiée comme la force Phoenix se faisant passer pour la mutante (tandis que la vraie Jean hibernait dans un cocon). Même chose sur l’incertitude au sujet de quoi il faudrait prévenir Phoenix. Soit le danger vient seulement de Mastermind (ce qui serait plutôt une bonne nouvelle pour Jean, puisque cela lui laisserait plus de chance de maîtriser la force cosmique), soit c’est bien la force qui est fautive (auquel cas rien ne sert de la prévenir). Mais selon les pages on a l’impression que Bunn, à travers Jean, ne sait pas trop ce qu’il en est. De toute manière le point est assez vite évacué puisqu’on sait bien que Jean ne va pas remettre en cause l’espace-temps et annuler l’une des pierres de touche de la mythologie mutante (la mort de Phoenix dans X-Men #137). Encore qu’après tout il suffirait qu’un seul des « newbies » décide de sauver son mentor dans les one-shots à venir pour que l’univers Marvel soit du coup rebooté.

« I am Life ! And Life is not known for its mercy ! »

Surtout, ce qui donne de la matière à ce numéro, c’est que le scénario évite le piège d’un « simple » face à face, prenant soin d’impliquer également une ou deux autres figures cosmiques de l’univers Marvel. Du coup non seulement le récit est bien ancré dans le temps (le moment où Phoenix croyait que les autres X-Men étaient morts dans la base de Magneto) mais il joue aussi sur la texture de Marvel. A défaut de proposer un grand chamboulement, il y a beaucoup plus de « viande sur l’os » que pour le numéro sur Hulk. Aux dessins R.B. Silva donne un travail assez sympathique et vibrant, mais qui ne joue peut-être pas assez la carte du « time gumping » et de l’évocation d’une ère où John Byrne dessinait les X-Men. Ed McGuinness ou Paul Pelletier auraient peut-être été plus indiqués. Dans l’état, Silva fait quand même bien le job. Bien conscient que ce numéro ne risque pas de changer le passé de Phoenix, peut-être que Bunn ne joue pas assez sur ce que la Jean Grey moderne pourrait apprendre, sur ce qui pourrait changer la donne dans sa propre série individuelle. On n’a guère l’impression (au risque de se tromper) que Jean risque de faire référence à cette rencontre. Mais on n’a pas non plus un sentiment de superflu comparable à l’épisode sur Hulk. Sans être incontournable, c’est nettement plus sympa à lire.

[Xavier Fournier]