Avant-Première VO: Review Extraordinary X-Men #18

Avant-Première VO: Review Extraordinary X-Men #18

27 janvier 2017 Non Par Xavier Fournier

Après un bon démarrage pour l’arc initial, Extraordinary X-Men n’en termine pas de s’embourber dans des histoires de moins en moins « extraordinaires ». En parallèle d’Inhumans vs. X-Men, Jeff Lemire semble être passé en mode « mercenaire », abattant des épisodes sans leur donner beaucoup d’âme. Cet épisode centré sur Forge aurait pu être l’occasion de rendre un peu de classe au personnage. Mais les auteurs ne sont guère inspirés.

Extraordinary X-Men #18 [Marvel Comics]
Scénario de Jeff Lemire
Dessins de Victor Ibanez et Andrea Sorrentino
Parution aux USA le mercredi 25 janvier 2017

Pour les besoins de la lutte contre les Inhumans, les X-Men ont besoin de déployer une machine quelque part dans le Canada. Vous avez dit machine ? C’est donc le moment ou le technicien attitré des X-Men depuis 18 épisodes peut donc occuper le devant de la scène. Forge, personnage largement bipolaire depuis sa création dans les années 80 et marqué par son obsession pour Storm a bien besoin de ce spotlight. Mais la chose part rapidement en vrille, puisque l’on ramène les choses à son ancienne liaison avec Storm et à sa jalousie envers Logan. Jeff Lemire est parfois capable de choses carrément géniales mais on préférera la lecture de Black Hammer ou de Moon Knight pour le constater, tant ici les choses sont faites en dépit du bon sens, un peu comme dans un exercice d’écriture automatique. Ainsi Storm commence par se fâcher quand Forge mentionne leur lien, puis à l’envoyer dans un engin volant au Canada, en compagnie de Logan. Vers la fin de l’épisode, à peine les deux mutants sont-ils arrivés que Storm profite de la téléportation de Cerebra pour débarquer et… parler avec Forge de leur relation. Parce qu’elle est comme ça, Storm, c’est la guerre avec les Inhumans, sa race va peut-être disparaître mais elle a du temps à perdre à faire des hugs à son ex. Pire : elle vient d’envoyer les deux mutants transporter une machine très importante… alors que les X-Men disposent maintenant d’un moyen de téléportation massive… qu’elle préfère utiliser pour un motif perso et dérisoire (même si quelques pages plus tôt elle explique que Cerebra est nécessaire dans l’attaque de New Attilan). C’est tellement gros qu’on lit la scène en étant convaincu que la Storm de la fin est forcément une illusion ou une imposture… Un coup de Mastermind ou d’un Inhuman ? Ben bon, juste un contresens gros comme un camion (ou comme une sentinelle).

« You’d think they’d give me a little more damn respect. »

Niveau dessins, Victor Ibanez, ce n’est pas Humberto Ramos et l’ambition visuelle de l’épisode n’est guère au beau fixe (on dirait d’ailleurs que c’est une caractéristique assez répandue dans les comics Marvel de cette semaine). Ceci dit en cas de crossover, il faut toujours se méfier de charger le dessinateur, bien souvent pressé par les délais à cause de retouches fréquentes. D’ailleurs Ibanez n’est pas le seul aux commandes puisque le centre de l’épisode est occupé par des pages d’Andrea Sorrentino qui nous montrent l’avenir de Forge dans l’époque d’Old Man Logan. C’est presque un méta-commentaire. Le personnage présent se demande ce qu’il va devenir et on lui répond donc que, potentiellement, dans un avenir qui ne sera peut-être pas le sien, il deviendra un personnage bad-ass. On pourrait imaginer plein de façon de rebondir sur cette scène, par exemple le fait que le Forge du présent y trouve une meilleure détermination pour le combat actuel. Mais non, quelques pages plus loin, il est déjà retombé dans son rôle d’amoureux transi. Ce qui fait que l’épisode est un peu comme la balade au Canada. Il est aussi pertinent qu’utiliser un engin volant pour voyager à l’étranger alors qu’on aurait pu se téléporter. L’épisode débute avec Forge méditant sur le fait que les gens ne réalisent pas sa vraie valeur… mais l’histoire au bout du compte n’arrive pas à démontrer quoi que ce soit dans ce sens. Dommage !

[Xavier Fournier]