Avant-Première VO: Review Superwoman #1

Avant-Première VO: Review Superwoman #1

12 août 2016 Non Par Xavier Fournier

Après la disparition du Superman des New52, les héritiers se multiplient. Mais voici qu’arrive Superwoman, Lois Lane qui semble avoir récolté les pouvoirs du héros. Ce qui ne veut pas pour autant dire qu’elle a le « mode d’emploi » et elle se tourne alors vers quelqu’un qui représente le compas moral de Superman (et, non, ce n’est pas Jor-El). Un début surprenant mais qui se complique vite, à cause de la mention des autres super-titres.

Avant-Première VO: Review Superwoman #1Superwoman #1 [DC Comics]

Scénario de Phil Jimenez
Dessins de Phil Jimenez
Parution aux USA le mercredi 10 août 2016

Dans le sillage de la mort de Superman, DC Comics est visiblement parti pour nous rejouer une variation de Reign of the Supermen, avec d’autres personnages prenant la relève. Le Superman remplaçant issu de Convergence, le Superman chinois, le Superman Luthor et même, pour la forme, un Clark Kent supplémentaire (comme s’il voulait souligner le lien, Jimenez glisse d’ailleurs Steel, le Superman en armure, dans cet épisode). C’est dans ce contexte qu’intervient l’apparition de Superwoman. Voir Lois Lane avec les pouvoirs de Superman, cela peut en choquer quelques-uns mais il y a une logique histoire. Après tout Lois/Superwoman était, dès 1943 (lisez ça si vous voulez vous rafraichir la mémoire), la première variation féminine de Superman même si les récents succès de Thor/Jane Foster et Spider-Gwen ne doivent pas être totalement étranger au retour de l’idée. Là, la situation a ceci de piquant que cette Lois Lane est celle qui a démasqué Superman/Clark Kent, ce qui fait qu’elle n’est pas spécialement en odeur de sainteté auprès d’une partie des amis du surhomme. Mais inversement elle veut honorer sa mémoire et de plus n’a guère le choix, vu qu’elle se retrouve coincée avec ces pouvoirs. Phil Jimenez, aux commandes aussi bien du scénario que du dessin, entame alors une idée qui nous présente Lana Lang comme une sorte de « Maitre Miyagi », celle qui a le mieux connu Superman et qui, par la force des choses, sait comment il s’est entrainé. Ce qui nous donne une sorte de « Betty & Veronica » au pays des superpouvoirs. Très vite l’histoire nous réservera d’ailleurs quelques twists, qui fait que le titre Superwoman semble se révéler imprévisible et qu’on lit le #1 en se disant qu’on n’a fait qu’effleurer la surface de ce que Jimenez a en tête. Mais la base est vraiment intéressante. On a l’impression que tout peut arriver et qu’on n’est pas certain de retrouver tel ou tel personnage d’un épisode à l’autre.

« I think she’ll be a powerful champion for all of Metropolis »

Phil Jimenez est visiblement dans une logique de réappropriation d’éléments tombés en désuétude depuis des décennies mais qui ont fait partie du mythe de Superman, comme George Taylor et le Daily Star, par exemple. Mais tout ce qui fait le charme de ce premier épisode se heurte à un écueil, à savoir le sac de nœuds que sont les titres Superman depuis leur récente relance. Plutôt que de pouvoir installer les personnages de Superwoman et pouvoir les laisser vivre par eux/elles-mêmes, Jimenez est obligé de passer en revue une partie des autres Supermen, d’évoque aussi bien Lex que l’autre Clark Kent ce qui fait qu’un seul coup cela nous sort de la construction de la série pour faire des détours qui n’apportent rien, à ce stade. On aurait pu différer l’intervention de Lex, qui complique les choses et mange de l’espace. Au dessin, Phil Jimenez est un peu en deçà de ce qu’il nous offrait sur Angela. Mais il faut dire qu’il est moins bien servi par l’encrage de Matt Santorelli et les couleurs trop couvrantes de Jeromy Cox. Superwoman (la série comme l’héroïne) n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais mais il y a d’emblée un vrai potentiel. Dommage que la volonté de faire référence d’emblée aux autres titres vienne court-circuiter la chose, qu’on se demande parfois si on est dans Action Comics ou un épisode de Superman. Mais, malgré ces réserves, cela semble un titre à surveiller, où Phil Jimenez peut se permettre beaucoup de choses. Rien que le cliffhanger final laisse beaucoup de portes ouvertes (ou fermées) sur le futur fil conducteur de la série.

[Xavier Fournier]